La députée Martine Wonner a créé la polémique ce samedi 17 juillet, au point d’être menacée d’exclusion par son propre groupe parlementaire. En pleine manifestation contre le pass sanitaire à Paris, l'élue du Bas-Rhin a ainsi exhorté les participants à «faire le siège des parlementaires» et à «envahir leurs permanences».
«Jamais nous n’accepterons cette dictature», a poursuivi la membre du groupe centriste Libertés et Territoires. «Nous devons refuser la ségrégation» entre vaccinés et non-vaccinés, a-t-elle également clamé.
Martine Wonner a fait marche arrière quelques heures plus tard en estimant que ses propos avaient été «surinterprétés» pour «lui porter préjudice».
«Il s’agissait de répondre en direct aux citoyens qui ne supportent plus les non-réponses par mail, téléphone ou courrier de leurs élus», a assuré la députée sur Twitter.
La députée Martine Wonner exhorte la foule : "allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leur permanence" pic.twitter.com/Olfb9psYgu
— Alex Sulzer (@Alexsulzer) July 17, 2021
M @CCastaner
Une fois de + mes propos sont surinterpretés pour me porter préjudice .
Les citoyens ne supportent + les non réponses par mail, tél ou courrier de leurs élus.
Les collectifs citoyens vont à ++ personnes solliciter des rdv dans les permanences qui servent à cela. https://t.co/faylP3Hfy6— Martine WONNER (@MartineWonner) July 17, 2021
Exclue de son groupe parlementaire ?
Les explications de Martine Wonner n’ont pas convaincu la classe politique. Le groupe Libertés et Territoires, auquel elle appartient, a publié un communiqué demandant son exclusion.
Les députés Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel ont été les premiers à relayer cette demande sur Twitter, en dénonçant des «propos inadmissibles». «Madame Wonner a la liberté de s’exprimer, mais nous ne voulons en aucun cas être associés à ses actes», ont-ils ajouté.
Communiqué de presse du groupe Libertés et territoires pic.twitter.com/m5TmQON2xT
— Libertés et Territoires (@GroupeLibTerrAN) July 18, 2021
Même indignation du côté du président du groupe La République en Marche, Christophe Castaner. L'ex-ministre de l'Intérieur a annoncé avoir écrit à la présidence de l’Assemblée nationale pour lui demander de saisir le procureur de la République de Paris.
«Il ne saurait être toléré qu’une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents», a-t-il justifié. Cela d'autant plus que ce n’est pas la première fois que Martine Wonner indigne l’Assemblée nationale.
Psychiatre de formation, elle faisait partie du groupe La République en Marche avant d’en être exclue en mai 2020, après avoir voté contre le plan de déconfinement. Depuis, elle critique régulièrement le vaccin, le pass sanitaire, et la politique «dictatoriale» du gouvernement.
Elle a également participé au film complotiste «Hold-Up» qui interroge les origines du Covid-19 et remet en cause l’utilité des masques et du confinement. Comme Martine Wonner, environ 110.000 personnes ont manifesté ce 17 juillet à travers la France, à Lille, Paris, Marseille ou encore Montpellier. Tous protestaient contre l’extension du pass sanitaire aux lieux culturels, cafés et restaurants cet été.