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Un «dérapage inédit» des dépenses de l'Elysée en 2023, selon l'Observatoire de l'éthique publique

Pour 2023, le budget voté s’élevait à 114,4 millions d’euros, mais pourrait bien atteindre «entre 123 et 127 millions». [Eric Feferberg / AFP]

L’Observatoire de l’éthique publique a révélé vendredi 6 octobre que les dépenses de l’Élysée ont connu un «dérapage inédit» en 2023. Ce sont essentiellement des frais liés aux déplacements qui sont à l’origine de cette hausse.

L’Élysée a-t-il trop dépensé en 2023 ? Selon une révélation de l’ancien député socialiste René Dosière, président de l'Observatoire de l'éthique publique, le budget du palais présidentiel a «dérapé» de façon inédite pour cette année.

Pour 2023, le budget voté s’élevait à 114,4 millions d’euros, mais pourrait bien atteindre «entre 123 et 127 millions», a indiqué René Dosière à l’AFP, déplorant des explications «encore partielles et parfois emberlificotées» de l'Elysée.

L’augmentation observée par rapport à l’année précédente s’élève «entre 12 et 15%». «Ce sont les dépenses de déplacements qui explosent», à 23 millions au lieu des 16 millions prévus, selon des estimations officielles fournies dans le cadre du projet de loi de finances 2024.

«Si le président doit disposer des moyens nécessaires à son activité, dont on admet volontiers qu'elle varie en fonction de l'actualité, il est important qu'il le fasse au meilleur coût», a indiqué l’Observatoire dans la note, précisant que les coûts unitaires des déplacements peuvent généralement fortement varier en fonction des moyens de transport utilisés, mais aussi de la taille des délégations.

Des «éléments inflationnistes conjoncturels» 

Indiquant toutefois que le budget élyséen «demeure modeste» par rapport à l'ensemble des dépenses publiques, l’Observatoire a noté un dérapage étonnant, «du jamais vu depuis qu'existe un budget présidentiel», a déclaré son président René Dosière. Pourtant, «la réorganisation des services mise en place par Emmanuel Macron avait pour finalité un fonctionnement plus efficace et économe», a-t-il ajouté.

Il «faudra attendre» le prochain rapport de la Cour des comptes «pour avoir quelques explications», écrit le président de l'Observatoire de l'éthique publique, qui réunit des chercheurs et des parlementaires «dans un cadre transpartisan».

Un document annexé au projet de loi de finances 2024 précise qu'un ensemble de mesures dédiées à la maîtrise des dépenses de la présidence devraient permettre de «ramener le niveau d'atterrissage 2023» de 127,4 millions d'euros à 122,9 millions d'euros.

Ce même document évoque «les éléments inflationnistes conjoncturels» ayant eu un impact sur les dépenses de l'Elysée, comme «la hausse de dépenses inéluctables comme les prix de l'énergie», «les effets en année pleine des mesures salariales 2022» ou encore «la très forte activité présidentielle». Aussi, la présidence a fait face à «un nombre croissant de demandes de révision de prix dans le cadre de ses marchés publics», a précisé la note.

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