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L'édito de Guillaume Bigot : «Audrey Pulvar, le cauchemar de Martin Luther King»

L'éditorialiste Guillaume Bigot revient ce lundi sur la non mixité et sur les polémiques qui entourent cette pratique suite à la position exprimée par Audrey Pulvar le 27 mars notamment.

Je déteste le lynchage, mais j’ai tenté de comprendre comment une journaliste qui n’est à priori ni stupide, ni raciste a pu tenir des propos aussi aberrants.

Pour le comprendre, reprenons la justification trouvée par Jean-Luc Mélenchon qui compare les réunions réservées aux minorités à celles des alcooliques anonymes.

L’argument principal, c’est qu’on ne pas comprendre leur utilité si l’on n’est pas soi-même… alcoolique, noir, femme ou homosexuel. Il faut en être, c’est une question de qualité d’écoute et de liberté de parole.

La minorité est censée être oppressée par la majorité. La minorité ne pourra donc pas s’exprimer en sa présence. Il est facile de démonter cet échafaudage intellectuel tant il est bancal. Allons-y.

D’abord, si échanger avec d’autres victimes peut aider ceux qui souffrent, cela n’est efficace qu’en présence d’un tiers. Ce tiers, généralement un thérapeute, n’est pas lui-même oppressé par le traumatisme sinon il ne peut aider.

Surtout cette analogie des réunions entre minorités avec les alcooliques anonymes repose sur l’idée scandaleuse qu’être noir, femme ou homosexuel serait en soi une blessure, un stigmate, un traumatisme voire un handicap.

Grossière erreur car ce qui peut faire souffrir les homosexuels, c’est l’homophobie. Ce qui peux faire souffrir les noirs, c’est le racisme. Ce qui peut faire souffrir les femmes, c’est la misogynie. Certainement pas le fait d’être femme, noir ou homosexuel en tant que tel. L’analogie avec les alcooliques ne tient pas.

Tu es noir donc tu es victime de racisme signifie, en creux, tu es blanc, donc tu es raciste. Derrière tout blanc, se cacherait un militant du KKK qui s’ignore. Tout homme dissimulerait un violeur, tout hétéro, un homophobe.

Ici, on ne juge plus les êtres pour leurs actes ou leurs intentions, leurs qualités ou leurs défauts mais d’après leurs couleurs de peau, leur genre ou leur orientation sexuelle qu’ils ne choisissent pas.

On entend que l’intérêt de ce genre de réunion est moins de se soutenir entre victimes que de punir symboliquement la majorité, en l’excluant ou en la faisant taire. Soit pour lui dire sa place n’est pas là, soit pour lui demander de se soumettre. C’est l’autobus de Rosa Park à l’envers.

Rosa Park était cette américaine noire qui voulait s’asseoir avec les blancs. Elle ne voulait pas qu’il y ait de place réservée au noir ou au blanc. Les indigénistes et leurs complices veulent faire descendre les blancs du bus ils veulent reproduire la ségrégation à l’envers.

Ces minorités veulent un endroit où elles seront majoritaires et dominantes. Cette demande s’avère d’autant puérile et injuste que ces groupes veulent se venger d’une offense qu’ils n’ont généralement pas subi.

Martin Luther King doit se retourner dans sa tombe. Lui qui rêvait « de vivre dans un pays où les gens ne serait pas jugé par la couleur de leur peau mais par les qualités de leur personnalité. » L’UNEF, Pulvar, les indigénistes sont les cauchemars de Martin Luther King.

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