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Des centaines de manifestants pour dénoncer la «corruption des élus» et leurs «privilèges»

Des pancartes faisant référence aux privilèges des nobles sous la monarchie absolue, auxquels a mis fin la révolution de 1789.[Lionel BONAVENTURE / AFP ]

Ils en ont assez des «privilèges» et l'affaire d'emplois fictifs présumés touchant François Fillon les exaspère : plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Paris pour dénoncer la «corruption des élus».

Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux sur le modèle de Nuit debout, ces rassemblements citoyens organisés au printemps dernier, les manifestants considèrent qu'«il n'est plus tolérable d'être gouvernés par un corps élu qui a la possibilité de pratiquer l'inverse de ce qu'il défend», comme l'affirme le texte de l'appel.

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«Fillon en prison, la corruption est un poison», «Il n'y a pas d'exemplarité sans exemplarité : Fillon 18 novembre 2016», «Touche pas au grisbi Penelope» : de nombreuses pancartes brandies dans la foule visent le candidat de la droite à la présidentielle empêtré dans une affaire d'emplois fictifs présumés accordés à sa femme et deux de ses enfants.

Annie, 71 ans, qui se définit comme une électrice de gauche, a fabriqué une petite pancarte pour prévenir François Fillon : «Si tu es au second tour on ne se déplacera pas». «On ne peut pas élire un escroc. J'ai voté Chirac mais si c'est Fillon-Le Pen, ils se démerderont sans moi», explique cette dame au regard vert et à la chevelure bouclée.

«A bas les privilèges»

Patrice Roblet, retraité de 66 ans venu du Val d'Oise, reproche à François Fillon de «faire la morale aux autres». Et sa désillusion vis-à-vis des élus est grande. «Ils votent leurs lois et leurs privilèges, on ne s'en est pas sorti en fin de compte depuis la révolution», regrette-t-il, brandissant une pancarte sur laquelle on peut lire «abolition des privilèges et de la monarchie». De nombreuses pancartes font référence à la Révolution française, évoquant «Paris debout pour l'abolition des privilèges» ou «1789, à bas les privilèges».

Outre François Fillon, la candidate FN à la présidentielle Marine Le Pen est elle aussi confrontée à des soupçons d'emploi fictif de son garde du corps comme assistant au Parlement européen. Mais, «au-delà d'eux, c'est un problème de système», observe l'écrivain Alexandre Jardin, présent dans la foule, pour qui il faudrait «a minima un contrôle par la cour des comptes» de «l'argent de nos élus». «C'est bien parce que ce minimum n'est pas fait que les colères montent», juge-t-il.

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