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Fillon - Juppé, le match des anciens Premiers ministres

Les deux hommes laissent de leur passage à Matignon des souvenirs bien différents. [JOEL SAGET / AFP]

François Fillon et Alain Juppé, les candidats au second tour de la primaire de la droite, ont en commun d'avoir été Premier ministre. Mais ils laissent de leur passage à Matignon deux souvenirs bien différents. 

Premier ministre de Jacque Chirac de 1995 à 1997, Alain Juppé est apparu comme un dirigeant inflexible. Son premier gouvernement, en 1995, avait fait une forte impression du fait de la présence, inhabituelle à l'époque, d'un grand nombre de femmes. La plupart de ces «juppettes», comme les avait alors surnommées la presse, furent cela dit rapidement évincées. 

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Mais ce que l'on a surtout retenu du passage d'Alain Juppé à Matignon, ce sont les trois semaines de grève quasi-générale qui ont paralysée la France à l'automne 1995 pour protester contre sa réforme de la sécurité sociale et des retraites. Outre les transports publics, la poste, l'éducation nationale, EDF et plusieurs administrations avaient interrompus leurs activités.

«Droit dans ses bottes»

Pendant toute cette période, le Premier ministre Alain Juppé n'avait pas cillé. Finalement, le gouvernement avait retiré son texte sur les retraites, mais maintenu sa réforme de la sécurité sociale. Très populaire à son arrivée à Matignon, Alain Juppé peine à recoller les morceaux après cet épisode. Les nombreuses privatisations qu'il effectue l'année suivante n'aident pas.

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Finalement, Jacques Chirac décide en 1997 de dissoudre l'Assemblée nationale. Celle-ci passe à gauche, et Alain Juppé est contraint de céder son poste au socialiste Lionel Jospin. 

Un simple exécutant ?

Si la personnalité d'Alain Juppé a pu semblé, lors de son passage à Matignon, plus affirmée que celle du président Jacques Chirac, dans le cas de François Fillon, c'est tout l'inverse. Ce dernier fut en effet le Premier ministre de «l'hyper-président» Nicolas Sarkozy, qui en parlait lui-même comme de son «collaborateur».

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Rompant avec les usages de la Ve République, Nicolas Sarkozy a en effet pris l'habitude de traiter lui-même les dossiers en direct avec les ministres concernés, s'attribuant de facto les prérogatives traditionnelles du Premier ministre. Dans ce contexte, François Fillon est souvent apparu comme un simple exécutant. 

Son passage à Matignon s'est toutefois caractérisé par son inhabituelle longévité. En effet, si la présidence de Nicolas Sarkozy a vu plusieurs remaniement, François Fillon a, lui, toujours été reconduit à son poste. 

 

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