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Primaire de la droite : le second tour en approche

Si le premier round a été marqué par le score surprise de François Fillon (44,1 %), arrivé en tête devant Alain Juppé (28,6 %), les jeux ne sont pas encore faits. Si le premier round a été marqué par le score surprise de François Fillon (44,1 %), arrivé en tête devant Alain Juppé (28,6 %), les jeux ne sont pas encore faits. [JEAN-FRANCOIS MONIER LOIC VENANCE / AFP]

L’heure du grand choix est imminente. Alors que l’ultime débat télévisé, jeudi soir, a permis de souligner de réelles divergences entre Alain Juppé et François Fillon, les deux finalistes à la primaire de la droite et du centre ont désormais les yeux tournés vers le second tour, qui se tient ce dimanche.

Si le premier round a été marqué par le score surprise du député de Paris (44,1 %), arrivé en tête devant le maire de Bordeaux (28,6 %), les jeux ne sont pas encore faits. L’Elysée en ligne de mire, ce dernier espère en effet renverser la vapeur, coûte que coûte, même si François Fillon entend, de son côté, consolider son avance. Et pour les électeurs, plus que deux candidats ayant l’expérience du pouvoir, ce sont surtout deux conceptions de la droite qu’ils vont devoir départager.

Conservateur contre centriste

François Fillon défend à la fois un programme très libéral sur le front de l’emploi et très conservateur sur les questions de société. Celui-ci prévoit ainsi la suppression de 500 000 fonctionnaires, le plafonnement des allocations chômage, ou encore la réduction du nombre d’hôpitaux. Côté sociétal, l’ex-bras droit veut notamment interdire l’adoption plénière aux couples homosexuels et instaurer l’uniforme à l’école. Un projet «radical», selon ses dires, qui vise à «libérer l’économie» et à «affirmer les valeurs de la France».

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L’autre conception, incarnée par Alain Juppé, entend rassembler autour de positions dites plus «modérées», quitte à se déporter vers le centre. Au menu : supprimer 200 000 fonctionnaires, renforcer le contrôle des chômeurs, ou encore diminuer l’impôt sur le revenu de deux milliards d’euros. Au-delà de l’économie, il préconise, entre autres, l’instauration d’un code de la laïcité, mais ne souhaite pas toucher à la loi Taubira. «Le virage libéral est plus assumé chez Fillon, mais leurs différences tiennent surtout aux questions sociétales», résume ainsi Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

Rassembler au-delà de son camp

Quel que soit le vainqueur, il sera confronté à de nouveaux défis jusqu’à la présidentielle, en avril. A commencer par la nécessité de réconcilier la droite, fragmentée par les dissensions apparues pendant la première primaire de son histoire. Deuxième enjeu : rassembler au-delà de son propre camp et convaincre l’ensemble des Français. Et ce, alors même que «la plupart des réformes proposées – fonctionnaires, retraites... – sont refusées par la grande majorité», rappelle Frédéric Dabi.

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Tant Fillon que Juppé seront ainsi contraints d’élargir leur discours, au risque d’abandonner leurs spécificités. Le premier, soutenu par l’aile la plus à droite, aura pour mission de séduire les centristes. Tandis qu’Alain Juppé, poulain des progressistes, devra radicaliser certaines de ses positions, afin notamment de se démarquer d’Emmanuel Macron.

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