Au deuxième tour de la primaire de la droite, les prétendants vont devoir tenter de se démarquer. Car si leurs programmes comportent des similitudes, ils sont en désaccord sur des thèmes clés.
Après Matignon, ils rêvent de l’Elysée. Tous deux ont été Premier ministre mais sur le plan des idées, ils ont de nombreuses divergences. Après une nuit folle, marquée par le score surprise de François Fillon (44 %), arrivé largement en tête devant Alain Juppé (28,6 %), les deux candidats se lancent dans l’ultime ligne droite de la primaire, les yeux tournés vers le second tour.
A lire aussi : Primaire de la droite : débat de l'entre-deux tours, quelle heure, quelle chaîne ?
Car dimanche, les Français devront trancher entre deux conceptions de la droite. Une confrontation que le maire de Bordeaux, mis en difficulté à l’issue du premier tour de scrutin, a qualifiée de «combat, programme contre programme». Ce dernier, rallié par Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé, entend se positionner comme rassembleur avec des propositions jugées plus «modérées» que son adversaire. Il est d’ailleurs assuré d’avoir à ses côtés un grand nombre de centristes.
De son côté, François Fillon, soutenu par Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, souhaite défendre un projet «radical», selon ses dires, à la fois libéral sur le front de l’emploi et conservateur sur les questions sociétales. Le député de Paris ne cache d’ailleurs pas son admiration pour la britannique Margaret Thatcher.
Economie
Alain Juppé veut renforcer le contrôle des chômeurs. De même, à l’inverse de son concurrent, il estime que l’impôt sur le revenu pour les familles doit baisser de 2 milliards d’euros. Son programme budgétaire prévoit enfin la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires.
François Fillon veut plafonner les allocations chômage à 75 % du salaire de référence afin d’inciter le retour à l’emploi. Par ailleurs, il n’envisage pas de baisse d’impôts sur le revenu, qu’il ne voit pas comme «une priorité absolue». Enfin, la mesure phare de son programme est la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires.
Sécurité intérieure
Pour Alain Juppé, les «fichés S» seraient assignés à résidence, pour prévenir le risque terroriste. De même, le maire de Bordeaux souhaite construire 10 000 places de prisons supplémentaires. Enfin, il entend redéfinir la notion de légitime défense des policiers.
Selon François Fillon, la nationalité française serait retirée aux individus partis faire le jihad et leur retour sur le territoire leur serait interdit. L’ex-Premier ministre entend aussi construire 16 000 places de prison en plus et armer la police municipale. Il ne précise pas en revanche s’il souhaite augmenter les recrutements du côté des forces de l’ordre.
Société
Alain Juppé souhaite garder la loi sur le mariage pour tous en l’état. En matière de santé, il est favorable à une restriction de l’Aide Médicale d’Etat et entend moderniser le système actuel. Concernant l’éducation, il souhaite mettre l’accent sur l’école primaire et maternelle.
François Fillon veut réécrire la loi Taubira en interdisant l’adoption plénière des couples homosexuels. Il souhaite aussi supprimer l’Aide Médicale d’Etat et réduire le nombre d’hôpitaux en France. Enfin, son programme prévoit la possibilité d’instaurer l’uniforme à l’école.
Diplomatie
Pour Alain Juppé, le dialogue doit être établi avec la Russie, mais de manière très ferme. Il s’est en effet désolidarisé à de nombreuses reprises de l’attitude et de la politique adoptée par Vladimir Poutine, en Syrie. Par ailleurs, il se dit opposé à tout intervention militaire au sol pour combattre Daesh sur le terrain.
Selon François Fillon, la France doit travailler avec Moscou, en mettant notamment fin à l’embargo russe, instaurée après l’annexion de la Crimée. Il entend aussi éradiquer Daesh en Syrie en combattant au côté de Bachar al-Assad. Enfin, un rapprochement avec l’Iran est envisagé.