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Les profs chouchoutés

En 2015, 23 % des postes d'enseignants du secondaire ouverts n’ont pas trouvé preneur. [© B_BEBERT_SIPA]

Meilleurs salaires, carrières accélérées, système d’évaluation revu… Le gouvernement souhaite donner du crédit à un métier en plein doute.

Un coup de pouce longtemps attendu. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé mardi, dans le cadre de la négociation concernant les carrières, des mesures en faveur des enseignants.

Car, depuis de nombreuses années, ces derniers réclamaient un geste fort de la part du gouvernement. C’est désormais chose faite, puisqu’à un an de la présidentielle, l’Etat va mettre les moyens pour redorer l’image d’un corps de métier en difficulté.

Des salaires augmentés

Les professeurs commençaient à s’impatienter sur le montant de leur rémunération. Leur augmentation, actée par la ministre de l’Education nationale, se fera progressivement, dès 2017 avec 500 millions d’euros, pour atteindre un milliard en 2020. L’indice de tous les professeurs sera aussi revu à la hausse au 1er janvier prochain. A titre d’exemple, lors de leur première année d’exercice, les enseignants gagneront 1 400 euros brut de plus chaque année.

Une augmentation faisant suite à la revalorisation de 400 euros par an pour les professeurs des écoles, annoncée le mois dernier. Le gouvernement se veut aussi généreux auprès des fonctionnaires en fin de carrière. Ainsi, un professeur des écoles qui exercera dix ans en ZEP et deviendra directeur d’école pourra gagner en fin de carrière 1 000 euros de plus par mois. Najat Vallaud-Belkacem a d’ailleurs promis que «ceux qui innovent, s’engagent, acceptent des fonctions difficiles» seraient reconnus.

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L’objectif : attirer et conserver le personnel qui travaille dans ces établissements réputés compliqués. Par ailleurs, le suivi des professeurs va évoluer vers une «véritable politique des ressources humaines». Quatre rendez-vous seront ainsi instaurés, pour faire le point au cours de la carrière.

Enfin, le processus d’évaluation sera revu. Fini les inspecteurs qui notent les cours au fond de la classe : il sera remplacé par un système de «double regard» avec l’implication du chef d’établissement.

Un secteur en difficulté

Cette main tendue est d’autant plus appréciée par les syndicats enseignants que la profession souffre depuis plusieurs années et se plaint d’un manque de considération. Preuve en est, 57 % d’entre eux affirmaient dans un sondage de 2014 ne pas se sentir reconnus.

Principale cause : les professeurs français sont moins payés en moyenne que leurs homologues des pays industrialisés de l’OCDE. Les revalorisations annoncées par l’Etat visent justement à replacer le pays à un meilleur niveau. Et, à susciter des vocations.

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Car le métier ne fait plus rêver les jeunes, puisqu’en 2015, 23 % des postes ouverts n’ont pas trouvé preneur. L’objectif à terme, pour l’Etat, sera aussi d’améliorer l’image du système scolaire, que 52 % des parents jugent dépassé, selon un sondage OpinionWay paru mardi dans La Croix.

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