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L'école dès 2 ans se renforce

Aujourd’hui, dans les zones d’éducation prioritaire, plus de 20 % des enfants de moins de 3 ans sont scolarisés. [© POUZET/SIPA]

Le gouvernement veut continuer à développer la scolarisation précoce des enfants. Son objectif est de lutter contre les inégalités sociales.

Des tout-petits dans les classes. Alors qu’elle avait été mise de côté dans les années 2000, la scolarisation des enfants dès 2 ans, contre 3 ans habituellement, a été remise au goût du jour depuis le début du quinquennat.

Un effort qui va être poursuivi, comme l’ont confirmé les ministres de l’Education nationale et de l’Enfance, Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol ce lundi, lors d’un point d’étape. Elles entendent ainsi mieux lutter contre l’échec scolaire.

Une meilleure réussite scolaire

Faire entrer en maternelle les tout-petits permettrait de développer le langage, notamment lorsque la famille parle mal le français et, donc, assurer de meilleurs résultats scolaires. Pour cela, les parents concernés seront informés par mail, pour la rentrée prochaine, par leur Caisse d’Allocations Familiales.

Depuis trois ans, le gouvernement s’est doté de moyens, en ciblant en priorité les écoles situées dans un environnement social défavorisé. Au total, 1 000 postes d’enseignants et 25 000 places nouvelles dans les classes de petite section de maternelle ont été créés. De telle sorte qu’aujourd’hui, dans les zones d’éducation prioritaire, plus de 20 % des enfants de moins de 3 ans sont scolarisés.

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L’efficacité du système serait visible dès le CP. En effet, le syndicat d’enseignants SNUipp-FSU avance que le taux de redoublement dans cette classe est divisé par deux quand les tout-petits sont entrés à l’école avant 3 ans.

Confrontés plus tôt à «l’apprentissage de la vie en groupe», il s’agirait donc «d’un pas qui les aide à grandir», avance Monique de Kermadec, pédopsychiatre et auteur de Le petit surdoué (éd. Albin Michel). De plus, face aux difficultés rencontrées par les parents souhaitant faire garder leur bambin, la scolarisation précoce permettrait de pallier le manque de places en crèches.

Le risque de scolariser trop tôt

Mais cette volonté de l’Etat ne fait pas l’unanimité. En effet, sur le plan pratique, la loi précise que l’enfant«doit être physiquement et psychologiquement prêt à fréquenter l’école». Autrement dit, il doit être propre et ne plus porter de couches. Les enseignants ne veulent en effet pas remplacer les personnels de crèches.

De même, avant d’être scolarisé, il est nécessaire que le tout petit «fasse ses premières acquisitions et stabilise son monde intérieur», précise le psychiatre Bernard Golse. Or, avant deux ans et demi, cela n’est généralement pas encore le cas. En allant trop vite en besogne, le risque, insiste le spécialiste, est de mettre l’enfant dans une situation d’insécurité. 

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