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François Mitterrand en 5 répliques cultes

François Mitterrand est mort des suites d'un cancer le 8 janvier 1996. [© JEAN-CLAUDE DELMAS / AFP]

Il y a 20 ans, le 8 janvier 1996, François Mitterrand disparaissait après avoir marqué l'histoire du Parti Socialiste (PS), en devenant le premier président de la République de gauche de la Vème République. Amoureux du verbe, l'ancien chef de l'Etat a laissé derrière lui des répliques politiques devenues cultes.

«L'homme du passif»

En 1981, la campagne présidentielle bat son plein et François Mitterrand affronte Valéry Giscard d'Estaing. Les deux hommes se sont déjà affrontés en 1974, et VGE l'avait emporté, en mouchant le candidat PS dans un débat d'entre deux tours. 

Sept ans plus tard, François Mitterrand veut donc prendre sa revanche. Il s'est bien préparé à l'affrontement, et pique Valéry Giscard d'Estaing à plusieurs reprises. En 1974, VGE l'avait qualifié «d'homme lié au passé par toutes ses fibres». Cette fois, François Mitterrand lui renvoie la balle : «Vous avez tendance en peu à reprendre le refrain d'il y a sept ans : l'homme du passé. C'est quand même ennuyeux que, dans l'intervalle, vous soyez devenu l'homme du passif».

«Ici, vous n'êtes pas le président de la République»

Au cours du même débat, en 1981, le ton se durcit entre les deux hommes. Valéry Giscard d'Estaing espère tendre un piège à François Mitterrand sur le cours du Deurschemark. La réponse du candidat socialiste est resté dans la postérité : «Je n'aime pas vos méthodes. Je ne suis pas votre élève. Ici, vous n'êtes pas le président de la République, mais mon contradicteur», lui assène-t-il.

Lors de la conclusion du débat télévisé, François Mitterrand porte son dernier coup, avec une formule qui elle aussi fait mouche. «La situation de monsieur Giscard d'Estaing est un peu celle d'un conducteur qui vient de verser sa voiture dans le fossé, et qui viendrait me demander, pour me surveiller, de repasser mon permis de conduire», ironise-t-il. Il devient, quelques jours plus tard, président de la République.

«Vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre»

A l'issue de son premier mandat, François Mitterrand se présente à nouveau, en 1988. Cette fois, il est face à Jacques Chirac, le candidat de la droite et Premier ministre. Dès le début du débat d'entre-deux tours, hiérarchie oblige, Mitterrand tente de déstabiliser son adversaire, en le déshabillant de sa posture présidentielle. Jacques Chirac tente alors de le recadrer : «Ce soir, vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (...), vous me permettrait donc de vous appeler monsieur Mitterrand». 

La réponse du président sortant fuse alors : «Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre», lui assène-il sourire aux lèvres.

«Dans les yeux, je la conteste»

Autre moment fort resté dans l'histoire de ce débat d'entre-deux tours en 1988, concerne le cas de Wahis Gordji, un diplomate iranien impliqué dans un litige entre Paris et Téhéran. «Pouvez-vous vraiment contester ma version des choses en me regardant dans les yeux ?», lance Jacques Chirac à son adversaire. La réponse de François Mitterrand est directe : «dans les yeux, je la conteste».

L'échange est à retrouver sur ce lien.

«Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas»

Très malade et affaibli, François Mitterrand adresse ses derniers voeux aux Français le 31 décembre 1994. «Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas», promet-il à la fin de son allocution à l'Elysée, un exercice qu'il apprécie particulièrement. 

Six mois plus tard, en mai 1995, Jacques Chirac est élu président de la République. François Mitterrand décède un an après la vidéo, des suites d'un long cancer, à son domicile du VIIème arrondissement de Paris.

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