Après la victoire du FN au premier tour des élections régionales dimanche, la droite et les socialistes tentent de trouver la parade afin d'endiguer la percée de Marine Le Pen.
Le premier tour du scrutin a fait entrer le pays dans une nouvelle configuration, dans laquelle le jeu politique se fait à trois. Avec 27,7 % de voix glanées à l’échelle du pays, le Front national est désormais un adversaire de premier plan pour les partis traditionnels.
C’est pourquoi les forces de gauche comme de droite s’organisent en vue du second tour, affinant leur stratégie pour tenter de limiter la percée bleu marine. Une première étape aura d’ailleurs lieu dès mardi, à 18h, avec le dépôt des listes pour dimanche.
Un front face au «ni-ni»
Alors que le Parti socialiste est en difficulté dans au moins dix des treize régions, une ligne claire a été dictée par le bureau national. Invité sur TF1 lundi soir, le Premier ministre Manuel Valls a ainsi appelé les candidats socialistes à se retirer dans les trois régions où le FN a fait ses plus gros scores, au profit d’un vote pour la droite.
Une consigne suivie en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca. Seule la tête de liste du Grand Est a refusé de céder, car l’enjeu est grand pour les socialistes : se désister sans passer d’accord signifie n’avoir aucun élu dans les six ans à venir dans les conseils régionaux.
Le FN profite de son leadership
Reste le FN qui, fort de son succès, se tient en dehors des tractations. Marine Le Pen s’est ainsi postée hier en observatrice, critiquant le «suicide collectif» du PS. D’autres ténors du parti, comme Florian Philippot, se chargent de leur côté de promouvoir ce qu’ils considèrent comme le «premier parti de France».
Un appel au rassemblement qui pourrait créer, d’après Frédéric Dabi, une vraie dynamique autour du FN, le parti cherchant à incarner «une vraie alternative».
Repères
16 mars 1986. La droite remporte vingt régions et le PS ne s'impose que dans le Limousin et le Nord-Pas-de-Calais. L'abstention est particulièrement faible (22 %).