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Corse: inauguration d'une stèle commémorant les évènements d'Aléria

Edmond Simeoni lors de l'inauguration le 22 août 2014 à Aléria d'une stèle commémorant les événements du 22 août 1975 [Pascal Pochard-Casabianca / AFP] Edmond Simeoni lors de l'inauguration le 22 août 2014 à Aléria d'une stèle commémorant les événements du 22 août 1975 [Pascal Pochard-Casabianca / AFP]

Une stèle commémorant les événements du 22 août 1975 à Aléria (Haute-Corse), date considérée comme "l’acte fondateur du nationalisme corse", a été inaugurée vendredi soir à proximité de l'endroit où s'étaient déroulés les heurts entre nationalistes et forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.

La stèle de verre représente une reproduction photographique de la cave viticole Depeille qui avait été prise d’assaut par un commando nationaliste d’une dizaine d’hommes, pour dénoncer les agissements du propriétaire d'origine pied-noir pouvant selon eux pénaliser de nombreux viticulteurs corses.

Le docteur Edmond Simeoni, considéré comme "l'un des pères du nationalisme corse" et présent à l’époque durant les événements ayant coûté la vie à deux gendarmes, s’est exprimé devant une foule nombreuse, en citant le nom des militants disparus ou absents.

Après la bénédiction de la stèle par le père de la paroisse d’Aléria, Edmond Simeoni a évoqué les griefs qui avaient mené à la création de la lutte armée et du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) en 1976, en citant notamment le manque d’équité dans la répartition des terres et les schémas d’aménagement touristique prévus pour l’île et appuyés par l’État français.

Dans un entretien au journal Corse-Matin, le docteur Simeoni avait déclaré que la protestation d’Aléria était "justifiée", en prenant comme argument "la colonisation agricole et les malfaçons du vin". "Paris pouvait aisément sortir de ce guêpier en équilibrant sa politique agricole, en réprimant les fraudeurs (...)", explique-t-il.

Interrogé par le quotidien insulaire sur le risque que cette stèle serve à commémorer la violence, Edmond Simeoni pense plutôt "qu’elle contribuera à exorciser la violence et à démontrer à tous les protagonistes de la +question corse+ qu’il n’existe pas d’alternative à la démocratie et au dialogue".

Concernant le parallèle entre les problèmes de 1975 et le blocage actuel de l’État français face aux revendications de la Collectivité territoriale de Corse (co-officialité du français et du corse, statut de résident pour freiner la spéculation foncière, etc) , Edmond Simeoni a assuré que les événements violents de la cave d’Aléria ne pourraient pas se répéter.

"Les situations sont totalement différentes sur le terrain. Seule persiste la réponse négative, institutionnalisée de Paris, aux exigences insulaires légitimes", a déclaré Edmond Simeoni, en rappelant au préalable que le mouvement nationaliste a totalisé 36% aux dernières élections territoriales de 2010.

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