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Lot-et-Garonne : une magistrate liée au banditisme corse mise en examen et écrouée

Johann Carta, l’individu avec qui elle est supposée avoir des accointances, selon des sources proches du dossier, est bien connu des services de police. [LOIC VENANCE / AFP]

Une magistrate a été placée en examen ce vendredi à la demande du procureur de Nice. Elle est poursuivie pour onze chefs d’inculpation, notamment pour trafic d'influence, détournement de fonds publics ou encore usage de faux.

Des relations obscures sur lesquelles la justice entend faire la lumière. Ce vendredi 5 avril, Hélène Gerhards, une magistrate de la Cour d’appel d’Agen (Lot-et-Garonne) a été placée en examen à la demande du procureur de la République de Nice. Après l’ouverture d’une information judiciaire en janvier 2021, agrégeant 20 chefs d’accusation - dont onze ont été retenus -, Hélène Gerhards est suspectée d’avoir, entre 2010 et 2016, entretenu des liens avec un membre présumé du banditisme corse, alors qu’elle était en fonction sur l’île de Beauté.

«À la lumière d’interceptions téléphoniques», cette magistrate «paraissait dans une relation de proximité avec un individu très défavorablement connu des services de police, au sujet notamment de travaux dans une villa dont elle était occupante, située sur la rive sud d’Ajaccio», a estimé, dans un communiqué, le procureur. Il a demandé le placement en détention provisoire de la magistrate.

«un éventuel règlement de comptes au sein de la magistrature»

Elle devra notamment répondre des chefs de blanchiment, construction sans permis, complicité de violation du secret professionnel, trafic d’influence passif et actif, association de malfaiteurs en vue de préparer un crime ou un délit puni de 10 ans d'emprisonnement et en vue de préparer des délits puni de cinq ans d'emprisonnement, faux en écriture publique par un dépositaire de l’autorité publique, détournement de fonds publics par une personne dépositaire de l’autorité publique, détournement de la finalité de fichiers de données personnelles et usage de faux.

Johann Carta, l’individu avec qui elle est supposée avoir des accointances, selon des sources proches du dossier, est bien connu des services de police. Il a déjà été mis en examen et écroué dans plusieurs enquêtes : en décembre 2023 par exemple, il a comparu dans le cadre d’une enquête ouverte par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille pour «escroquerie, extorsion de fonds et blanchiment d'argent en bande organisée».

«En contacts réguliers également avec d’autres personnes connues des services de police (...), la magistrate semblait entretenir une grande proximité faite notamment de services réciproques», souligne le magistrat. Jeudi, les avocats de cette magistrate ont dénoncé, dans un communiqué transmis à l'AFP, «un éventuel règlement de comptes au sein de la magistrature». À les écouter, leur cliente serait «victime d'une opération de destruction dans laquelle l'autorité judiciaire se permet tous les coups».

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