André Bamberski sera jugé jeudi et vendredi à Mulhouse pour l'enlèvement de Dieter Krombach en 2009.
Cette fois-ci, il sera l’accusé. Un nouveau chapitre de l’affaire Kalinka s’ouvre aujourd’hui à Mulhouse, où André Bamberski, le père de la jeune fille de 14 ans retrouvée morte en 1982 au domicile de son beau-père, Dieter Krombach, doit comparaitre devant la justice.
En cause, sa responsabilité dans l’enlèvement de l’ancien docteur allemand, qui purge aujourd’hui, à la prison parisienne de la Santé, une peine de 15 ans de réclusion pour la mort de l’adolescente.
Alors que les autorités allemandes avait blanchi Krombach en 1987, la justice française avait, elle, condamné l’ex-cardiologue par contumace en 1995. Mais malgré le mandat d’arrêt lancé à son encontre, il avait réussi à rester libre de l’autre côté de la frontière jusqu’en 2009.
Car c’est le 17 octobre de cette année-là qu’un épisode spectaculaire s’était produit : enlevé devant son domicile bavarois, Krombach avait été retrouvé quelques heures plus tard ligoté et bâillonné près du tribunal de Mulhouse. André Bamberski avait alors lui-même prévenu la police pour qu’elle le libère de ses liens et l’arrête.
Un "devoir de père" ?
Menant un combat judiciaire acharné depuis plus de 30 ans, le père de Kalinka va comparaître aux côtés des deux auteurs présumés du rapt et d’une journaliste soupçonnée d’avoir servi d’intermédiaire.
Considéré comme le commanditaire, André Bamberski dit "assumer" la responsabilité de cet acte. Mais souhaite, selon son avocat, que la justice reconnaisse que son initiative relevait de son "devoir de père".
Car comme l’avait reconnu l’avocat général au procès de 2012, "sans lui, il n’y aurait jamais eu de procès" pour Krombach.