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Vers un remaniement rapide ?

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Matignon à Paris le 30 mars 2014 Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Matignon à Paris le 30 mars 2014 [François Guillot / AFP]

Maintes fois annoncé depuis 2012, le remaniement du gouvernement devrait intervenir rapidement, sans doute dès lundi, au lendemain de la lourde défaite des socialistes aux municipales qui pourrait coûter sa place à Jean-Marc Ayrault.

 

Ville par ville : les principaux résultats

 

Avec des dizaines de pertes de villes, dont certaines symboliques comme Toulouse, Quimper, Limoges ou Belfort, la majorité a essuyé une cuisante défaite pour ce premier test électoral majeur du quinquennat.

Plusieurs membres du gouvernement candidats sur des listes municipales, comme Guillaume Garot à Laval ou Pierre Moscovici à Valentigney (Doubs), ont mordu la poussière.

Les leçons de ce scrutin catastrophique devraient être vite tirées par le chef de l'Etat. Il exclut cependant tout changement de cap économique et social, exigé par une partie de la gauche.

 

Corrections

Son entourage a admis durant l'entre-deux tours qu'il y avait "des corrections à apporter" et qu'il fallait "être plus efficaces, plus rapides et mieux organisés".

A une semaine de la reprise des travaux parlementaires, M. Hollande devrait, dans ces conditions, remanier assez vite pour tourner la page de ces municipales et mettre sur les rails les réformes promises depuis le début de l'année. Le remaniement pourrait intervenir dès lundi, mardi étant le 1er avril et l'agenda gouvernemental s'annonçant chargé à partir de mercredi.

Lundi, le président de la République recevra à 10H00 Manuel Valls, le populaire ministre de l'Intérieur qui pourrait être nommé Premier ministre. Il déjeunera ensuite à 13H00 avec Jean-Marc Ayrault, selon l'agenda communiqué par l'Elysée. MM. Ayrault et Valls, plus que jamais rivaux pour Matignon, se verront eux en tête-à-tête à 08H30, comme tous les lundis.

Jean-Marc Ayrault, dont une écrasante majorité de Français souhaite le départ de Matignon, est plus que jamais sur la sellette.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à l'Elysée à Paris le 26 mars 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives]
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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à l'Elysée à Paris le 26 mars 2014
 

Sonné après le premier tour, il est désormais décidé à vendre chèrement sa peau. Il veut rester au moins jusqu'aux régionales de mars 2015, avant que François Hollande choisisse un Premier ministre pour préparer l'échéance présidentielle de 2017.

Dimanche en fin de journée, M. Ayrault a multiplié les rendez-vous à Matignon avec des ministres, dont Najat Vallaud-Belkacem (porte-parole du gouvernement), Pierre Moscovici (Economie) ou Benoît Hamon (Economie solidaire). Une manière d'essayer de montrer qu'il n'est pas sur le départ et prépare un gouvernement Ayrault 3.

Il a attendu 22H00, quand TF1 et France 2 avaient achevé leur soirée électorale, pour s'exprimer et dire qu'il prenait "toute sa part" dans cet échec électoral.

Pour réussir, "nous avons besoin d'une équipe gouvernementale efficace et soudée et d'une majorité rassemblée" avec l'ensemble de ses composantes, a-t-il détaillé. "Déterminé, passionné", il n'a pas semblé démissionnaire.

Ses meilleurs arguments sont ses rapports de confiance avec le chef de l'Etat, le soutien des partenaires écologistes et sa capacité à encaisser les coups.

 

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius à l'Elysée à Paris le 26 mars 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives]
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Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius à l'Elysée à Paris le 26 mars 2014
 

M. Ayrault participe aussi en première ligne à l'élaboration du pacte de responsabilité, une baisse du coût du travail liée à des économies ambitieuses qui sera présentée dans les toutes prochaines semaines. M. Hollande, qui a échoué à inverser la courbe du chômage à la fin de l'année dernière, mise beaucoup sur ce pacte, considéré comme un tournant du quinquennat.

Plusieurs poids lourds de la majorité militent cependant pour le remplacement de celui qui bat des records d'impopularité par Manuel Valls, ou Laurent Fabius, pour son expérience, tous deux appréciés des Français et jugés plus solides.

 

Ne pas insulter l'avenir

Dimanche soir sur les plateaux télévisés, les membres du gouvernement n'ont pas voulu insulter l'avenir et se sont bien gardés d'évoquer ce remaniement, qui est une prérogative du chef de l'Etat. Pierre Moscovici s'est contenté de l'élément de langage relayé par tous ses collègues : le gouvernement ne "restera pas sourd" au message des électeurs.

"Le vrai sujet, c'est la politique du gouvernement", a botté en touche la ministre écologiste, Cécile Duflot. "A cet instant, il n'y a pas de remaniement. La question n'étant pas posée, je n'y réponds pas", a esquivé celle qui ne cache pas ses désaccords politiques avec M. Valls.

Ségolène Royal, donnée entrante dans un futur gouvernement, a appelé à "parler un peu moins du remaniement et un peu plus de ce que les Français attendent, c'est-à-dire l'amélioration de la vie quotidienne". Elle a cependant fait des offres de services en vantant son "énergie pour (son) pays".

 

Combien les élections coûtent-elles à l'Etat ? 

Pour être conseiller municipal, mieux vaut s'appeler Michel ou Catherine

 

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