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Enregistrements Buisson : Sarkozy riposte

L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, le 25 juillet 2010 à Paris [Martin Bureau / AFP] L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, le 25 juillet 2010 à Paris [Martin Bureau / AFP]

Nicolas Sarkozy a décidé de saisir la justice au lendemain de la révélation d'échanges privés enregistrés à son insu par son ancien conseiller Patrick Buisson, qui lui-même a annoncé son intention de porter plainte, pour "vol et recel" de ces extraits sonores.

 

La publication des ceux-ci, fustigés par certains à gauche comme révélateurs des moeurs politiques sous le quinquennat précédent, a plongé la droite dans un profond embarras.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni, ont annoncé qu'ils attaquaient en justice pour atteinte à l'intimité de la vie privée après la publication d'enregistrements par le site internet Atlantico et le Canard Enchaîné.

Un référé (procédure d'urgence) sera "prochainement" déposé au tribunal de grande instance de Paris. Selon leurs avocats, Thierry Herzog et Richard Malka, les époux Sarkozy "ne peuvent en effet accepter que des propos, tenus à titre privé, aient été enregistrés et soient diffusés sans leur consentement, la protection du secret des conversations privées constituant par ailleurs l'un des fondements d'une société démocratique".

L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, le 28 janvier 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, le 28 janvier 2013 à Paris
 

Cette offensive, visant notamment à empêcher d'éventuelles nouvelles diffusions, constitue la première réaction de l'ancien président, pressé de toutes parts à gauche, y compris par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de porter l'affaire en justice.

Jusqu'ici, aucune autre "victime" de ces enregistrements clandestins n'avait annoncé d'action en justice. Après avoir évoqué mercredi "une forme de viol", Henri Guaino, ex-conseiller spécial de M. Sarkozy, s'est pour l'heure contenté de demander publiquement à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, si ces enregistrements avaient été saisis par la police pour "savoir d'où viennent les fuites".

Ancien directeur du journal d'extrême droite Minute, "monarchiste" et "royaliste" revendiqué dans ses propres enregistrements, M. Buisson a également annoncé son intention de porter plainte pour "vol et recel" de ces extraits sonores.

"L'enquête devra contribuer à dire, premièrement, qui a volé les enregistrements, et deuxièmement, qui en a fait un usage contraire à la loi. Ce n'est pas Patrick Buisson qui a décidé de faire un usage malveillant de ces enregistrements", a déclaré à l'AFP son avocat, Gilles-William Goldnadel.

 

L'UMP veut montrer une image d'unité

L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le 29 janvier 2014 à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]
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L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le 29 janvier 2014 à Paris
 

Dans les cinq extraits sonores rendus publics par Atlantico et Le Canard Enchaîné, on peut notamment entendre M. Buisson s'inquiéter du prochain remplacement de Claude Guéant au secrétariat général de l'Elysée alors que ce dernier "se mouillait un petit peu" pour "les affaires auprès du parquet". On peut également entendre M. Sarkozy s'inquiéter des conditions du départ du gouvernement de Brice Hortefeux, l'un de ses plus fidèles soutiens, en février 2011.

Les origines de ces fuites retentissantes continuaient d'alimenter la chronique jeudi. Le fils de Patrick Buisson, Georges Buisson, a assuré au site internet du Point qu'il n'en était pas l'auteur, laissant entendre par ailleurs que son père aurait pratiqué des enregistrements dès le "début du quinquennat."

RTL, de son côté, attribue l'origine de ces fuites à un "désaccord entre Patrick Buisson et l'un de ses collaborateurs" qui aurait poussé ce dernier à effectuer une copie de ces enregistrements.

Cette affaire est "triste, mais c'est le début du carême, soit le meilleur moment pour demander pardon", a également glissé Georges Buisson, lui aussi en conflit avec son père autour de la gestion de la société de conseil Publifact selon le point.fr.

Après avoir incité M. Sarkozy à déposer plainte, sans exclure une commission d'enquête parlementaire dans le cas contraire, la majorité oscille entre une certaine prudence - Jean-Marc Ayrault a évoqué "des gens qui se comportent mal à gauche et à droite" et rappelé l'épisode Cahuzac - et une dénonciation des pratiques des "années Sarkozy" dont Patrick Buisson serait "le miroir, le révélateur", selon le porte-parole du PS, David Assouline.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, le 1er mars 2014 à Lyon [Jeff Pachoud / AFP/Archives]
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La présidente du Front national, Marine Le Pen, le 1er mars 2014 à Lyon
 

L'UMP, elle, continue de faire le dos rond, par ailleurs secouée par les accusations du Point à l'encontre de Jean-François Copé. Le parti a voulu afficher une image d'unité à moins de trois semaines des municipales, Jean-François Copé et François Fillon tenant meeting ensemble mercredi soir pour soutenir Fabienne Keller qui pourrait reprendre la capitale alsacienne au PS.

Marine Le Pen (FN) a quant à elle souhaité que la justice saisisse ces enregistrements qui contiennent "peut-être des faits touchant à la sécurité nationale, à des choix diplomatiques qui doivent rester hors du champ public."

 

Enregistrements Buisson : les Sarkozy vont attaquer en justice

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