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Meilleur accueil que prévu pour Hollande au Salon de l'agriculture

Le président François Hollande au salon de l'agriculture à Paris, le 23 février 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Le président François Hollande au salon de l'agriculture à Paris, le 23 février 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

François Hollande a reçu un accueil meilleur qu'attendu au 51e Salon de l'agriculture samedi à Paris, même s'il n'a pu échapper aux interpellations d'éleveurs et producteurs, notamment laitiers, en plein malaise.

Installée jusqu'au 2 mars à la Porte de Versailles, la "plus grande ferme du monde" présente cette année plus de 4.000 animaux. Elle avait reçu l'an passé près de 700.000 visiteurs.

Son inauguration s'annonçait sensible pour le chef de l'Etat, entre le "ras-le-bol" de la profession, une cote de popularité au plus bas et les mouvements d'humeur des "bonnets rouges" ou de la Manif pour tous susceptibles de vouloir se faire entendre.

A l'exception d'un "Mariage pour tous, Hollande casse-toi!" hurlé par une femme rapidement évacuée par le service d'ordre, aucun incident n'avait perturbé la visite à la mi-journée.

"C'est une visite de travail", dont l'objet est de "prendre en compte les problèmes, de les régler", a souligné le chef de l'Etat en saluant dès son arrivée à l'heure de la traite "un secteur d'excellence", "qui exporte considérablement, qui est reconnu partout dans le monde".

Le président François Hollande au Salon de l'agriculture, le 22 février 2014 Porte de Versailles, à Paris [Alain Jocard / Pool/AFP]
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Le président François Hollande au Salon de l'agriculture, le 22 février 2014 Porte de Versailles, à Paris
 

Accueilli chaleureusement à 07H00 par un éleveur de Bergerac (Dordogne), qui lui a présenté une Blonde d'Aquitaine, il a ensuite déambulé parmi les stands entouré d'un important cordon de sécurité, dans un climat serein sans effusion ni hostilité, goûtant tour à tour boeuf, brochette d'agneau, charcuteries ou fromage.

"On arrête avec le concours, faut dépasser ça": à ses côtés, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll brocardait les vélléités des journalistes de jauger les heures passées par M. Hollande dans les allées à l'aune des marathons record de Jacques Chirac, le plus "fidèle" au Salon de tous ses prédécesseurs.

 

- "Le pacte, aussi pour les agriculteurs" -

 

Le président François Hollande au Salon de l'agriculture, le 22 février 2014 Porte de Versailles, à Paris [Alain Jocard / Pool/AFP]
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Le président François Hollande au Salon de l'agriculture, le 22 février 2014 Porte de Versailles, à Paris
 

Malgré le contexte morose, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a assuré à l'AFP aborder l'édition de cette année "dans un état d'esprit positif".

"Je suis de bonne humeur. Le climat est serein", a renchéri François Thabuis, président des Jeunes agriculteurs (JA).

Vendredi, le patron de la FNSEA avait évoqué un "ras-le-bol" généralisé et critiqué une accumulation depuis quinze ans de "beaucoup trop de contraintes qui pèsent sur les entreprises".

"Vous avez soulevé beaucoup d'espoirs, mais on a l'impression qu'ils ne sont pas récompensés", a reproché à François Hollande samedi Jean-Pierre Fleury, patron de la Fédération nationale bovine (FNB).

"Ce président, il fait plus de choses pour les profs que pour les agriculteurs", a regretté Simon, 14 ans, un fils d'éleveur parvenu à passer en force avec son taureau Rouge des Prés pour approcher le chef de l'Etat.

"Le pacte de responsabilité s'applique aussi à l'agriculture", a répondu M. Hollande en rencontrant dans la foulée des jeunes en formation.

 
 

Et c'est sans compter le serpent de mer des normes environnementales ou la guerre des prix entre enseignes de grande distribution qui étrangle les producteurs.

Cette année, le prix du lait attise les plus grosses inquiétudes: les cours ont flambé de près de 10% l'an dernier mais les éleveurs français n'en voient toujours pas la couleur et réclament d'être mieux rétribués.

"Il faut que la grande distribution soit responsable. Et il faut que les choses évoluent (sur le prix du lait). C'est l'enjeu des négociations commerciales qui finissent jeudi", a expliqué à l'AFP Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

Un éleveur des Pays de la Loire s'est agacé auprès de François Hollande. "Quand le prix du lait baisse en Allemagne, il baisse ici et quand il remonte en Allemagne il ne remonte pas en France", l'a-t-il interpellé. "Stéphane, faut négocier, faut négocier", a répondu le président en se retournant vers Stéphane Le Foll.

Tout en reconnaissant le peu de marge de manœuvre des pouvoirs publics sur un sujet qui "relève de la négociation commerciale", le ministre de la Consommation Benoit Hamon, a assuré à l'AFP oeuvrer "à ce que cette hausse des cours soit vraiment répercutée" et a appelé la grande distribution "à jouer le jeu".

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