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Hausse de 26% des cambriolages à Paris en 2013

Le Préfet de Police de Paris (D), à côté du procureur de la république de Paris, François Molins, au cours d'une conférence de presse de présentation de l'action de lutte contre la criminalité à Paris, le 3 février 2014 [FRANCOIS GUILLOT / AFP] Le Préfet de Police de Paris (D), à côté du procureur de la république de Paris, François Molins, au cours d'une conférence de presse de présentation de l'action de lutte contre la criminalité à Paris, le 3 février 2014 [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Les cambriolages ont augmenté de 26% en 2013 à Paris, une hausse supérieure à celle observée sur l'ensemble du territoire, mais dont la réalité statistique semble sujette à caution, a expliqué lundi le préfet de police de Paris Bernard Boucault.

Les cambriolages, en hausse depuis 5 ans, constituent un point noir de la délinquance en France.

Selon le bilan de la délinquance rendu public le 23 janvier par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), les cambriolages ont en effet augmenté en France en 2013 de 6,4% en zone police et de 4,7% en zone gendarmerie.

Avec 26% de cambriolages en plus enregistrés en 2013, et une hausse de 10,6% des atteintes aux biens, les statistiques parisiennes se placent toutefois au-dessus de la moyenne nationale.

Bernard Boucault a lié cette hausse "à une recrudescence des bandes qui viennent de pays d'Europe de l'est et des Balkans qui font des razzias sur notre pays et qui se retirent", lors d'une conférence de presse sur les tendances de la délinquance à Paris. Mais il a également mis en garde sur l'interprétation de ces chiffres, évoquant une "sous-évaluation" de la réalité de la délinquance avant son arrivée en juin 2012.

"C'est vrai qu'il y eu certaines pratiques d'enregistrement qui ont conduit à minimiser les statistiques", a expliqué Bernard Boucault, parlant des "reports de faits", de plaintes enregistrées mais non prises en compte dans les statistiques, de pratiques pour décourager les dépôts de plaintes...

"Il ne s'agit pas de nier l'évolution négative de certaines infractions, mais je crois que cette sous-évaluation limite la portée des comparaisons", a-t-il dit.

Un rapport mené par l'Inspection générale de l'administration et l'Insee commandé en février 2013 par Manuel Valls avait conclu que près de 130.000 faits de délinquance avaient été soustraits aux statistiques entre 2007 et 2012.

Ce rapport pointait du doigt notamment la Préfecture de police de Paris, où "depuis 2006 ou 2007", perdurait "une pratique de report systématique" des faits dès lors que les objectifs étaient atteints pour le mois.

"Au mois de janvier 2013, les cambriolages (à Paris, ndlr) ont augmenté de 42%, en mars 2013 de 71%. Cette augmentation s'est réduite à la fin de l'année pour terminer à une baisse de 3,6%", a expliqué Bernard Boucault avant de s'interroger : "Qui peut croire véritablement que par la seule action de la police et de la justice, les faits sont passés de janvier à décembre de 40% à -3%?".

"Personne ne peut vraiment penser que d'un mois à l'autre les cambriolages augmentent de 40% ou 70%", a-t-il ajouté.

Les violences aux personnes ont elles été contenues entre 2012 et 2013 (-0,1%), avec une baisse de 5,2% des violences non crapuleuses enregistrées dans la capitale, et les vols à main armée commis à Paris ont également baissé de 3%.

Le nombre d'homicides a lui aussi baissé entre 2012 et 2013 passant de 41 à 37, et les violences commises au sein du couple ont elles diminué de 10,4%, a détaillé le préfet lors de sa présentation.

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