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Guéant entendu dans l'enquête sur la nomination de Pérol

Photo d'archives datant du 7 octobre 2004 montrant le ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy (G), accompagné de son directeur de cabinet, Claude Guéant (C), et de son directeur de cabinet adjoint, François Perol. [Pascal Pavani / AFP/Archives] Photo d'archives datant du 7 octobre 2004 montrant le ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy (G), accompagné de son directeur de cabinet, Claude Guéant (C), et de son directeur de cabinet adjoint, François Perol. [Pascal Pavani / AFP/Archives]

L'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a été entendu lundi à Paris dans l'enquête sur la nomination controversée en 2009 de François Pérol, un proche de Nicolas Sarkozy, à la tête du groupe Banque populaire-Caisse d'Epargne (BPCE), a appris l'AFP de source proche du dossier.

Contacté par l'AFP, l'ancien ministre a confirmé son audition comme témoin par le juge Roger Le Loire au pôle financier du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. M. Guéant s'est refusé à tout autre commentaire.

Lancée en 2010, l'enquête porte sur les conditions dans lesquelles François Pérol avait été nommé à la tête de BPCE en février 2009, après avoir passé deux années à l'Elysée comme secrétaire général adjoint, chargé des dossiers économiques. Claude Guéant était alors secrétaire général de la présidence de la République.

La nomination de M. Pérol avait été la cible de vives critiques, de la gauche et de syndicats de la banque, qui dénonçaient un conflit d'intérêts, car il avait pris part à l'Elysée aux négociations sur la fusion entre la Caisse d'Epargne et la Banque populaire.

La loi interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu'il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé.

Une deuxième polémique était née car la Commission de déontologie de la fonction publique n'avait pas été saisie, contrairement à ce qu'avait affirmé le président de l'époque Nicolas Sarkozy. Son président, Olivier Fouquet, avait donné un avis favorable à l'Elysée mais il s'agissait d'une "opinion personnelle", avait-il précisé.

François Pérol s'était défendu en affirmant qu'il n'avait eu qu'un rôle de conseil auprès de Nicolas Sarkozy, qui n'entrait pas dans le champ des interdictions prévues par la loi. En novembre 2012, il a été reconduit à la tête de BPCE jusqu'en 2016 par le conseil de surveillance du groupe.

L'association anticorruption Anticor avait déposé une première plainte en mars 2009, suivie par les syndicats CGT et Sud des Caisses d'Epargne. Après avoir entendu M. Pérol, le parquet avait classé une première enquête sans suite, puis il s'était opposé à l'ouverture d'une information judiciaire, finalement ordonnée par la Cour de cassation en juin 2012, soit trois ans après les premières plaintes.

Plusieurs auditions ont d'ores et déjà eu lieu dans ce dossier, de même que des perquisitions. L'une d'elles avait début 2013 visé le domicile de M. Pérol. Récemment, les enquêteurs se sont rendus chez un avocat, François Sureau, dont le nom était cité dans un courrier anonyme adressé au juge.

M. Pérol était arrivé à l'Elysée après être passé dans les cabinets de Francis Mer puis Nicolas Sarkozy à Bercy (2002-2005), puis à la banque Rotschild (2005-2007).

Ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, M. Guéant est pour sa part cité dans plusieurs affaires judiciaires.

Il a été placé plusieurs heures en garde à vue en décembre dans le dossier des primes en liquide -- 10.000 euros mensuels non déclarés -- qu'il a touchées à l'Intérieur (2002-2004).

Cette affaire était née de perquisitions à son domicile et son bureau dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de M. Sarkozy.

L'ancien secrétaire général de l'Elysée devrait aussi être entendu dans l'affaire de l'arbitrage ayant accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie pour régler son litige avec le Crédit Lyonnais.

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