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NKM face à une liste dissidente à Paris

Nathalie Kosciusko-Morizet le 16 décembre 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

Nathalie Kosciusko-Morizet, dont la campagne pour les élections municipale à Paris était déjà dans une mauvaise passe, est maintenant confrontée à la menace d'une liste dissidente à droite, menée par l'homme d'affaire Charles Begbeider.

 

Ce dernier, proche du président de l'UMP Jean-François Copé et évincé cette semaine de la deuxième place sur la liste de droite dans le VIIIe arrondissement, a annoncé samedi, sur BFM-TV, vouloir constituer une liste "libre et indépendante".

Son annonce a précédé de deux heures la publication par NKM et les chefs de file des centristes dans la capitale, Marielle de Sarnez (Modem) et Christian Saint-Etienne (UDI), d'une première liste de candidats communs UMP-UDI-Modem dans les 20 arrondissements de Paris.

Charles Beigbeder donnera le 7 janvier des précisions sur ses intentions, mais il a indiqué "s'organiser avec un certain nombre de Parisiens qui veulent s'engager, des membres de la société civile qui ne sont pas forcément des professionnels de la politique et puis aussi des politiques".

Agé de 49 ans, Charles Beigbeder, frère de l'écrivain Frédéric Beigbeder, a fondé plusieurs entreprises, dont le fournisseur d'électricité Poweo. Candidat UMP aux législatives en juin 2012 dans la huitième circonscription de Paris (qui correspond à une partie du XIIème arrondissement), il avait été battu par la socialiste Sandrine Mazetier.

S'il la constitue, sa liste risque de cristalliser, sur l'ensemble de la capitale, les nombreuses dissidences rencontrées sur le terrain. NKM a déjà en effet dû suspendre 16 dissidents dans sept arrondissements, dont, dans le Vème, le fils du maire sortant Jean Tiberi, Dominique.

Mais selon Charles Beigbeder, la division de la droite en deux listes va paradoxalement lui permettre de battre la candidate socialiste Anne Hidalgo, première adjointe du maire Bertrand Delanoë.

"Puisqu'on a une liste de Nathalie qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec le Modem, on va occuper l'espace entre le FN qui en effet grignote des parts de marché - c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet, et ceci nous permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre Hidalgo", a-t-il expliqué.

 

"Organiser les défaites"

Charles Beigbeder le 3 juillet 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Charles Beigbeder le 3 juillet 2013 à Paris
 

Un raisonnement récusé par avance par NKM, qui dans une interview publiée samedi dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, fustigeait ceux qui "tout en parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l’ombre, à organiser les défaites". "Aujourd'hui encore, je suis confrontée à des manœuvres de retardement, d’empêchement, mais je le dis : elles seront toutes mises en échec", affirmait-elle.

L'ancienne ministre de l'Environnement s'en prenait, en particulier, justement à Charles Beigbeder, qui avait déclaré mardi après son éviction dans le VIIIème arrondissement au profit du député UMP Pierre Lellouche, que NKM avait "perdu", victime du "retour de la vieille garde de la droite parisienne".

"Le problème avec Charles Beigbeder", juge-t-elle, "c’est qu’il m'aime trop ou pas assez. Il a fait devant moi, et pendant des semaines, une danse du ventre endiablée pour être sur mes listes. Quand cela s'est avéré impossible, il m’a agonie d'injures".

"C'est clair que j'étais un peu furieux mardi, peut-être que certains de mes mots ont dépassé ma pensée", a commenté samedi l'intéressé. Mais, sur le fond, avec la liste menée par Nathalie Kosciusko-Morizet "évidemment il y a beaucoup de mécontents, mais il y a aussi une ligne politique qui ne représente pas toutes les sensibilités de la droite et du centre à Paris".

Les difficultés de NKM rappellent celles qu'avait rencontrées en 2001 Philippe Séguin, lui aussi candidat officiel de la droite mais confronté à la dissidence de Jean Tibéri, alors maire de Paris, et qui avaient débouché sur la victoire de la gauche menée par Bertrand Delanoë. Elles illustrent les divisions récurrentes de la droite parisienne depuis qu'en 1995, Jacques Chirac avait quitté l'Hôtel de ville pour l'Elysée.

 

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