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Municipales: à Paris, NKM souffre des désunions chroniques de la droite

Nathalie Kosciusko-Morizet le 12 décembre 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Nathalie Kosciusko-Morizet le 12 décembre 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le fils Tiberi qui s'accroche à son fief du Ve, le député Lellouche qui provoque un imbroglio dans le VIIIe, seize dissidents déjà suspendus dans sept arrondissements: la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet souffre des divisions chroniques de la droite parisienne, à trois mois des municipales.

"La trêve de Noël va venir à point nommé", dit un maire d'arrondissement UMP. "Vivement les vacances!", renchérit un porte-parole de la candidate.

Car la situation est tendue, donnant l'impression ces derniers jours que la droite à Paris n'a de pire ennemi qu'elle-même. L'accord UMP-UDI-MoDem conclu le 5 décembre peine à se traduire concrètement. La constitution de 20 listes d'union vire au casse-tête et va forcément faire des déçus.

Dans cette catégorie, l'homme d'affaires Charles Beigbeder, un proche de Jean-François Copé, s'est déjà distingué cette semaine.

Ce secrétaire national de l'UMP a piqué une colère en apprenant son éviction de la deuxième place dans le VIIIe, qui garantissait son entrée au Conseil de Paris. Il a fustigé "la basse magouille politicienne", accusé NKM d'être "très méprisante", et menacé de "fédérer" les dissidents. A la manière de Jean Tiberi en 2001, quand le RPR avait préféré investir Philippe Séguin.

Dans le VIIIe arrondissement, un des huit gérés par la droite, où elle n'est pas menacée, la situation est ubuesque.

Pierre Lellouche le 22 septembre 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Pierre Lellouche le 22 septembre 2013 à Paris

Alors que NKM s'était accommodée de l'arrivée de Charles Beigbeder adoubé par la tête de liste Martine Mérigot de Treigny, le député de la circonscription, Pierre Lellouche, a subitement exigé mi-novembre d'être l'homme du binôme.

Soutenu par François Fillon dont il est proche, il a finalement réussi à s'imposer, annonçant lundi un accord avec Mme Mérigot aux contours flous. NKM craint qu'il permette un retour sur la liste de François Lebel, un des maires UMP sortants - avec Jean Tiberi - que la députée de l'Essonne voulait absolument écarter de son casting.

"Elle ne laissera pas faire. S'il le faut, on trouvera une autre tête de liste", prévient un proche de la candidate, accusant Pierre Lellouche d'avoir "foutu le bordel en ne pensant qu'à lui".

"Notre seul espoir pour gagner Paris"

Charles Beigbeder le 7 mai 2012 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives]
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Charles Beigbeder le 7 mai 2012 à Paris

Reste que c'est surtout à NKM que M. Beigbeder s'en est pris violemment, amenant l'entourage de la candidate à s'interroger sur l'attitude de M. Copé à son égard. "Lui directement ne l'aide pas, et quand ses proches la dézinguent il laisse faire", déplore le même proche.

L'élue du XVe Géraldine Poirault-Gauvin, qui affirmait ce mois-ci que Mme Kosciusko-Morizet "est suffisamment grande pour perdre toute seule", est aussi une copéiste revendiquée. Elle compte parmi les 16 dissidents visés par une procédure d'exclusion de l'UMP, avec Dominique Tiberi qui brigue contre l'avis de NKM et du parti la succession de son père à la mairie du Ve.

"Depuis dix jours, on est rentré dans une séquence de NKM-bashing au plan parisien comme il y a le Hollande-bashing national", commente Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe, qui compte lui parmi les six maires UMP sortants que la candidate a bien voulu reconduire.

Lui aussi copéiste, il trouve que Beigbeder "a eu des paroles un peu trop violentes", "n'a pas su se maîtriser", mais récuse toute volonté des proches du président de l'UMP d'affaiblir NKM. "Les copéistes ont envie de gagner avec elle, (...) ils ont de bonnes places" sur ses listes, assure-t-il.

Selon M. Lecoq, les attaques viennent "d'un certain nombre de +serial-loosers+ qui doivent céder les places" dans des arrondissements PS où les positions éligibles pour la droite sont peu nombreuses.

D'après un cadre filloniste, les couteaux seraient même déjà aiguisés pour l'après-mars. Certains dans son propre camp "ne veulent même pas qu'elle (NKM) prenne la tête de l'opposition si elle perd", dit-il.

Mercredi soir, Bruno Le Maire, souvent cité parmi les prétendants UMP à l'Elysée, comme NKM, a appelé à "faire bloc" pour la soutenir. Elle est "le seul espoir pour nous de gagner Paris", a déclaré le député sur BFMTV.

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