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Hollande, messager de paix au Proche-Orient

François Hollande est accueilli par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 18 novembre 2013 à Ramallah en Cisjordanie [Marco Longari / AFP] François Hollande est accueilli par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 18 novembre 2013 à Ramallah en Cisjordanie [Marco Longari / AFP]

Accueilli en ami en Israël, François Hollande est arrivé dans les Territoires palestiniens où il tentera à nouveau de peser sur un processus de paix très fragile avant de s'exprimer solennellement devant la Knesset, le Parlement israélien.

Le chef de l'Etat français est arrivé lundi matin à la présidence palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie.

Au cours de sa visite d'une demi-journée à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, M. Hollande doit s'entretenir avec le président Mahmoud Abbas avant une rencontre avec la société civile. Geste hautement symbolique, il déposera aussi une gerbe au mausolée du leader historique palestinien Yasser Arafat.

Puis il entrera dans le vif du sujet avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas auquel il devrait confirmer le versement d'une "aide budgétaire" de dix millions d'euros, proposer un programme de formation des fonctionnaires de l'Autorité palestinienne et confirmer l'ouverture d'un lycée français à Ramallah.

L'aide globale annuelle de la France à l'Autorité, au travers de l'Union européenne et de programmes de développement, atteint une cinquantaine de millions d'euros, ce qui fait de Paris l'un de ses principaux contributeurs internationaux.

Les deux hommes évoqueront sans nul doute aussi l'épineux contentieux des colonies juives dans les Territoires occupés qui menace le processus de paix même si, dans une interview exclusive à l'AFP, Mahmoud Abbas a assuré que les négociations de paix avec Israël iraient jusqu'au bout des neuf mois prévus, "quoi qu'il arrive".

Au premier jour de sa visite en Israël, dimanche, François Hollande a semblé en retrait sur la diplomatie américaine qui juge cette colonisation "illégitime", se contentant de demander des "gestes" -- sans dire lesquels -- au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"La colonisation, c'est compliquer ce qui pourrait être un accord définitif (...) On veut la paix, on doit avoir des gestes pour la paix", a-t-il observé.

De la même manière, M. Hollande devrait demander des "efforts aux Palestiniens, dans la mesure où un certain nombre de colonies resteraient" à Israël, observe-t-on ainsi dans l'entourage du président français.

- Jérusalem "capitale de deux Etats" -

La France plaide pour une "solution à deux Etats", israélien et palestinien côte à côte, avec des garanties de sécurité pour Israël et de viabilité pour un futur Etat palestinien.

François Hollande donne une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 17 novembre 2013 à Jérusalem [Alain Jocard / AFP]
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François Hollande donne une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 17 novembre 2013 à Jérusalem
 

M. Hollande a débuté sa journée à Jérusalem-Est par une rencontre avec des dignitaires chrétiens et des personnalités palestiniennes à l'Eglise Saint-Anne des Croisés, sécurisée afin d'éviter des incidents comme ceux qui avaient entaché la visite du président Jacques Chirac dans ce domaine national français en 1996.

Il a adressé "un message de paix parce que la paix suppose que tous les droits soient respectés, les droits des peuples palestinien et israélien".

"Jérusalem doit devenir la capitale de deux Etats si les négociations aboutissent, si un accord de paix est trouvé", a-t-il souligné.

A Ramallah, François Hollande s'entretiendra aussi avec de jeunes Palestiniens et des représentants de la société civile au musée Mahmoud Darwich, qui abrite la tombe du poète national palestinien éponyme, auteur de la Déclaration d'indépendance de la Palestine.

De retour à Jérusalem, il s'exprimera devant la Knesset pour réaffirmer, selon son entourage, l'amitié de la France à l'égard d'Israël et son attachement à la sécurité de l'Etat hébreu, mais aussi délivrer une "message fort" sur le processus de paix et un "message très clair" sur le programme nucléaire iranien.

Le président français avait affirmé dès dimanche "le soutien indéfectible" de la France à Israël lors de sa première visite officielle dans ce pays, assurant que Paris ne céderait pas sur le nucléaire iranien.

"Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions", avait-il assuré, concluant son discours par quelques mots en hébreu: "Je resterai toujours l'ami d'Israël".

Un nouveau round de négociations doit s'ouvrir mercredi à Genève entre l'Iran et les grandes puissances, qui soupçonnent le programme nucléaire iranien de dissimuler un volet militaire en dépit des démentis de Téhéran.

M. Netanyahu s'était félicité de la "position ferme" de Paris, au moment où des tensions sont apparues avec son allié stratégique américain sur ce dossier.

Toutefois, la presse israélienne accueillait lundi avec un certain scepticisme cette nouvelle lune de miel avec la France, le quotidien Maariv estimant que ce serait une "faute grave" de faire confiance à la diplomatie française qui est d'"une flexibilité sans faille".

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