La Quai d’Orsay a confirmé jeudi l’enlèvement d’un prêtre français dans le nord du Cameroun. Le père Vandenbeusch y était arrivé en août 2011.
C’est le quai d’Orsay qui l’a précisé dans un communiqué. Malgré les menaces terroristes qui pèsent sur cette région du Cameroun, enclavée entre le Nigeria et le Tchad, le père Vandenbeusch, 42 ans avait choisi de rester sur place, au service de ses paroissiens. Il a été enlevé.
Des Hauts-de-Seine au Nord-Cameroun
Affecté au diocèse de Maroua-Mokola, auprès de la paroisse Saints-Pierre-et-Paul de Nguétchéwé dans la région de Koza, le père Vandenbeusch n’avait pas un profil de missionnaire de prime abord. Il avait en effet été le curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux (diocèse de Nanterre) où il était arrivé, tout jeune, en 2002. Il avait également occupé les fonctions de doyen du Doyenné de Sceaux – Châtenay-Malabry.
A peine arrivé sur le sol du Cameroun, il s’était efforcé de s’intégrer au plus vite. Dans une lettre adressée à ses anciens paroissiens de Sceaux, il avait évoqué ses premiers pas sur place : « Ma vie ici est très réglée : nous prions tous, matin et soir ensemble, la messe est à 05H45, voir 05H30 le vendredi, c’est bien tôt ! Puis j’ai cours de Maffa tous les matins de 07H00 à 11H00, afin de pouvoir célébrer dans cette langue (…) ».
Selon Le Monde, le père Vandenbeusch avait récemment ouvert un foyer pour accueillir les populations menacées par la secte Boko Haram.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages de solidarité n'ont pas tardé à affluer, en particulier de la part des confrères du père Vandenbeusch.
RT @abbegrosjean "Inquiétude & stupeur : enlèvement d'un jeune prêtre français au Cameroun http://t.co/HfuiMSzh9h”
— Abbé Pierre Amar (@abbeamar) November 14, 2013
L'hypothèse Boko Haram
Les circonstances de son enlèvement étaient encore obscures jeudi en début d’après-midi, même si de forts soupçons pèsent sur la secte Boko Haram.
"Je ne serais pas surpris qu’il s’agisse de Boko Haram, explique ainsi Louis Keumayou, journaliste camerounais, président de l’Association de la presse panafricaine. La secte est actuellement pilonnée au Nigeria et dispose davantage de latitude au Cameroun. Par ailleurs, le moment de cet enlèvement est particulièrement bien choisi. En effet, le président du Cameroun Paul Biya est en visite à Douala et la brigade d’intervention rapide, chargée de la surveillance du Nord-Cameroun, l’a accompagné dans son déplacement ».
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