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Profession : sauveteur de sous-marin (1/2)

Le SRV du NSRS.[© Mélanie Denniel]

La Marine française a participé le 25 septembre dernier au large de Toulon à l’exercice de sauvetage d’un sous-marin en difficulté. L’opération a été réalisée grâce à l’intervention du NSRS (comme Nato Submarine Rescue System), un système lancé en 2003 et développé conjointement par la France, la Grande-Bretagne et la Norvège. Le lieutenant de vaisseau Tangi Le Bourhis est expert NSRS. Il a participé à l’exercice du mois dernier et répond aux questions de DirectMatin.fr.

 

Consulter la deuxième partie de l'interview

En quoi consiste une intervention du NSRS ?

Concernant les exercices de sauvetage, ils fonctionnent sur un cycle tri annuel : il y a deux grands déploiements effectués en France sur deux années successives. La troisième année est pour sa part réservée à un exercice qui implique l’ensemble des nations de l’OTAN. De plus, chaque année, le système est déployé en Norvège (où il effectue, dans les fjords, une plongée jusqu’à son immersion maximale de 610 mètres).

En temps normal, il est conservé à Faslane en Ecosse dans l’une des bases de sous-marins britanniques et doit être capable de porter secours à un sous-marin en difficulté partout dans le monde en dehors des zones couvertes par les glaces. Dans la zone nord de l’Océan Atlantique ou en mer Méditerranée, son délai de ralliement est de 72 heures au maximum après l’émission de l’appel de détresse.

J’ajoute que le NSRS est composé de trois modules. Le principal, le SRV (comme Submarine Rescue Vehicle), est un sous-marin de sauvetage long de 8,3 mètres, large de 3,5 mètres et pesant 30 tonnes. Les deux autres sont un robot télé-opéré (l’IROV comme Intervention Remotely Operated Vehicle) et un complexe hyperbare (le TUP comme Transfer Under Pressure).

 

Est-ce que d’autres systèmes de sauvetage de ce type existent dans le monde ?

Le NSRS n’est, heureusement, pas le seul système de sauvetage au monde bien qu’il soit actuellement le meilleur système en service car le seul à être entièrement transportable par avion et disposant d’une capacité de transfert sous pression des rescapés (ce qui réduit fortement les risques d’accident de décompression).

Pour en revenir aux autres systèmes dans le monde, les Etats-Unis disposent d’un système qui n’est pas encore pleinement opérationnel mais qui aura des caractéristiques semblables à celles du NSRS.

L’Australie possède un sous-marin de sauvetage qui est également aérotransportable.

Enfin, L’Italie, La Suède, la Chine, la Corée du Sud, Singapour, le Japon et la Russie possède également des sous-marins de sauvetage mais qui ne sont pas transportables par avion et tous n’ont pas la capacité de transfert sous pression des rescapés.

 

De quelle manière opère le sous-marin de sauvetage du NSRS ?

La difficulté principale est d’intervenir le plus vite possible. Car plus le temps passe, plus les probabilités de récupérer des survivants deviennent faibles. Il faut également être capable d’identifier rapidement ce qu’il se passe à bord du sous-marin naufragé et le problème auquel il est confronté.

Localiser le navire submersible est relativement facile. Grâce à une bouée acoustique et à une balise ultra sonore, toute force aérienne ou navale disposant de sonar est capable de déterminer sa position avec plus ou moins de précision.

L’IROV permettra de déterminer précisément la localisation du sous-marin et les conditions de réalisation du sauvetage (courant, immersion et angle du sous-marin par rapport au fond notamment).

 

Il faut ensuite entamer, à proprement dit, l’opération de sauvetage en elle-même…

Tout à fait. Le SRV est mis à l’eau à l’aide d’un portique placé à l’arrière du bateau mère. Ensuite, il plonge et se dirige vers le sous-marin en détresse, guidé par une balise acoustique dédiée qui aura été placée au préalable par l’IROV.

La manœuvre la plus délicate reste l’appontage du sous-marin de sauvetage sur le sous-marin. A l’aide de caméras, il faut parvenir à poser une jupe, accrochée au sous-marin de sauvetage, sur un panneau dédié du sous-marin en difficulté.

En vidant l’eau qu’il y a dans cette jupe grâce à l’usage d’une pompe, on créé un phénomène de ventouse : on aura alors la pression d’immersion d’un côté, et la pression atmosphérique de l’autre.

Le sous-marin de sauvetage ne bougera plus et sera alors solidement fixé. C’est une manœuvre compliquée d’autant qu’il peut y avoir du courant et que la visibilité n’est pas forcément très bonne au fond de la mer.

 

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