Le spectaculaire sauvetage d'un sous-marin par la Marine

Exercice de sauvetage d'un sous-marin en difficulté le 25 septembre au large de Toulon. Le NSRS (dont le sous-marin de sauvetage apparaît ici) est un système lancé en 2003 et développé conjointement par la France, la Grande-Bretagne et la Norvège.[© Mélanie Denniel]
En temps normal, le NSRS est conservé à Faslane en Ecosse dans l’une des bases de sous-marins britanniques et doit être capable de porter secours à un sous-marin en difficulté partout dans le monde en dehors des zones couvertes par les glaces. Dans la zone nord de l’Océan Atlantique ou en mer Méditerranée, son délai de ralliement est de 72 heures au maximum après l’émission de l’appel de détresse.[© Mélanie Denniel]
Le NSRS est composé de trois modules. Le principal, le SRV - sous-marin de sauvetage - long de 8,3 mètres, large de 3,5 mètres et pesant 30 tonnes. Les deux autres sont un robot télé-opéré (l’IROV comme Intervention Remotely Operated Vehicle) et un complexe hyperbare (le TUP comme Transfer Under Pressure). Le SRV est mis à l’eau à l’aide d’un portique placé à l’arrière du bateau mère[© Mélanie Denniel]
"La difficulté principale est d’intervenir le plus vite possible. Car plus le temps passe, plus les probabilités de récupérer des survivants deviennent faibles. Il faut également être capable d’identifier rapidement ce qu’il se passe à bord du sous-marin naufragé et le problème auquel il est confronté", explique le lieutenant de vaisseau Tangi Le Bourhis est expert NSRS qui a participé à l’exercice du mois dernier. [© Sirpa Marine]
Le SRV plonge dans l'eau et se dirige vers le sous-marin en détresse, guidé par une balise acoustique dédiée qui aura été placée au préalable par l’IROV. La manœuvre la plus délicate reste l’appontage du sous-marin de sauvetage sur le sous-marin (ici en photo). [© Sirpa Marine]
A l’aide de caméras, il faut parvenir à poser une jupe, accrochée au sous-marin de sauvetage, sur un panneau dédié du sous-marin en difficulté. En vidant l’eau qu’il y a dans cette jupe grâce à l’usage d’une pompe, on créé un phénomène de ventouse : on aura alors la pression d’immersion d’un côté, et la pression atmosphérique de l’autre. Le sous-marin de sauvetage ne bougera plus et sera alors solidement fixé. C’est une manœuvre compliquée d’autant qu’il peut y avoir du courant et que la visibilité n’est pas forcément très bonne au fond de la mer.[© Sirpa Marine]
Le NSRS n’est pas le seul système de sauvetage au monde bien qu’il soit actuellement le meilleur système en service car le seul à être entièrement transportable par avion et disposant d’une capacité de transfert sous pression des rescapés (ce qui réduit fortement les risques d’accident de décompression).[© Sirpa Marine]
La Marine française dispose à l’heure actuelle de 10 sous-marins que l’on peut diviser en deux catégories. Il y a d’un côté les Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins (SNLE), porteurs, comme leur nom l’indique, de missiles nucléaires. Leur principale mission est de patrouiller dans les océans et d’attendre un ordre de tir émanant du président de la République.[© Sirpa Marine]
Dans une deuxième catégorie on retrouve les Sous-marins Nucléaires d’Attaque (SNA), plus petits, à propulsion nucléaire mais qui disposent d’un armement conventionnel (torpilles et missiles anti navires). Ils effectuent tout un panel de missions : surveillance de forces ennemies, de ports, de pirates ou encore de narco trafiquants, mise en œuvre de détachements de Forces Spéciales ou escorte du Groupe Aéronaval.[© Sirpa Marine]