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L'école cherche le bon rythme

La grogne monte sur la réforme des rythmes scolaires. (Photo d'illustration)[AFP]

Lancée il y a un mois pour 1,3 million d’élèves du primaire, le retour à la semaine de 4,5 jours peine à trouver ses marques dans les classes.

 

La machine a du mal à se lancer. Un mois après sa mise en place, la réforme des rythmes scolaires, soit le retour à la semaine de 4,5 jours à l’école primaire, passe mal.

Enseignants, parents d’élèves, maires, opposants politiques, les acteurs du dossier pointent du doigt les conséquences de ce changement de rythme porté par Vincent Peillon. Mais le ministre de l’Education, qui a déjà défendu son projet avant l’été, garde le cap. 

 

Des changements et des questions

Sur le fond – alléger les journées de classe trop chargées – le consensus est établi. Mais c’est sur la mise en forme que se concentre la contestation. En premier lieu chez certains parents. Pour Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), la nouvelle semaine de 4,5 jours provoque «de grandes difficultés», avec des enfants énervés par l’enchaînement cours-activités.

Les inégalités de qualité entre les activités sont également pointées du doigt. Certaines écoles ne peuvent faire que de la garderie et parfois, les enfants sont déçus par l’intérêt de ce qui leur est proposé. Et les animateurs, difficiles à trouver et à financer, sont débordés face aux enfants. Des parents rapportent que certains d’entre eux sont mal préparés.

Son de cloche identique chez les enseignants. «Certaines communes ont une organisation bien huilée», reconnaît Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, mais la situation générale est «chaotique». En cause, notamment, la gestion des flux d’élèves entre la fin des cours et les activités périscolaires. 

Ces critiques, l’opposition les relaie aussi. L’UMP a sonné la charge à l’Assemblée et envoyé un million de tracts appelant à la suspension de la réforme. 

Reste l’aspect financier. Malgré l’enveloppe de 250 millions d’euros prévue par le gouvernement, l’Association des maires de France (AMF)demande une «remise à plat du financement». Ils ne veulent pas que les communes payent la réforme. 

 

Peillon fait front 

Mais le ministre, qui s’est battu pour qu’une partie des écoles adoptent la réforme dès 2013, ne baisse pas les bras. Après une réunion sur le sujet à l’Elysée hier, il s’est félicité du «très grand succès de cette réforme». François Hollande en avait lui-même fait l’éloge début septembre. Et la réunion d’hier a permis, au président de la République, de «réaffirmer le bien-fondé de cette réforme entièrement dédiée à la réussite des enfants et à leur bien-être». 

Vincent Peillon a simplement reconnu que des «efforts» sur le recrutement d’animateurs, l’encadrement et les locaux étaient «nécessaires». Pour continuer sa marche en avant, le ministre peut en outre s’appuyer sur des soutiens de terrain, dont la FCPE. La fédération de parents d’élèves demande au gouvernement de rester «ferme» pour que la réforme passe en 2014. Comme prévu. 

 

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