C’est un jour historique que s’apprête à vivre le village d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).
Cet après-midi, le président François Hollande et son homologue allemand, Joachim Gauck, sont attendus sur place pour célébrer la réconciliation des deux pays.
Une première pour un dirigeant d’outre-Rhin, près de soixante-dix ans après le massacre des habitants du village par les nazis, l’une des pires atrocités commises en France lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le 10 juin 1944, la division SS Das Reich, en route pour la Normandie suite au Débarquement, avait semé la terreur parmi la population de la commune. Près de 650 habitants, dont un tiers d’enfants, avaient péri par les flammes ou sous les balles allemandes. «Un massacre qui a marqué les Français par sa radicalité et parce que les victimes n’étaient en rien des combattants», rappelle l’historien Fabrice D’Almeida.
Le village martyr est, depuis, un lieu de mémoire préservé.
Deux survivants auprès de Gauck
Symbole de la réconciliation franco-allemande, l’événement sera aussi fort pour les habitants d’Oradour-sur-Glane. Deux survivants du massacre seront en effet au côté de Joachim Gauck lors de sa marche au milieu du lieu de mémoire, alors que les proches des martyrs ont refusé pendant des années d’accueillir un dirigeant allemand.
Un autre temps fort, l’image du président François Mitterrand et du chancelier Helmut Kohl main dans la main, le 22 septembre 1984 à Douaumont, près de Verdun (Meuse), n’a pas manqué d’être évoqué ces derniers jours. Mais le président Joachim Gauck vient davantage en qualité d’«autorité morale» que de «décideur», selon Fabrice D’Almeida.
Un «travail permanent de mémoire», souligne-t-on dans l’entourage de François Hollande, qui se poursuivra l’an prochain avec le centenaire de la Grande Guerre.
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