En direct
A suivre

Fin de la concertation sur les retraites

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (2e d), accompagné du ministre du travail, Michel Sapin (d) et de la ministre de la santé, Marisol Touraine (3e d), reçoit le 27 août 2013 les représentants de l'Union syndicale Solidaires à l'hôtel Matignon [Bertrand Guay / AFP] Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (2e d), accompagné du ministre du travail, Michel Sapin (d) et de la ministre de la santé, Marisol Touraine (3e d), reçoit le 27 août 2013 les représentants de l'Union syndicale Solidaires à l'hôtel Matignon [Bertrand Guay / AFP]

Le compte en faveur des salariés exerçant des métiers pénibles devrait être mis en place en 2015, a indiqué le responsable de FO Jean-Claude Mailly après un entretien avec Jean-Marc Ayrault sur le délicat dossier des retraites, où le Premier ministre s'efforce d'obtenir l'adhésion la plus large.

"Sur la pénibilité, il y aura une participation des employeurs avec la volonté de mettre en place le compte à partir du 1er janvier 2015", a annoncé M. Mailly, reçu à Matignon dans le cadre de l'ultime journée de concertation sur la réforme des retraites.

"Ca, c'est quelque chose auquel syndicalement nous sommes très attachés depuis longtemps", a salué M. Mailly pour qui, sur la pénibilité, "ça avance plutôt dans le bon sens".

La prise en compte de la pénibilité est une revendication forte des syndicats, alors que le gouvernement a multiplié les gages envers les partenaires sociaux depuis le début de cette concertation.

La CFDT avait confirmé la mise en place de ce compte lundi.

Le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'adresse à la presse, le 27 août 2013 à Matignon à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre sur la réforme des retraites [Bertrand Guay / AFP]
Photo
ci-dessus
Le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'adresse à la presse, le 27 août 2013 à Matignon à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre sur la réforme des retraites
 

Avant M. Mailly, la porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, Annick Coupé, avait indiqué qu'on allait "sans doute vers une baisse des cotisations familiales", ajoutant: "mais la question posée est: qui, au bout du compte, paiera cette baisse?"

La veille, le Medef avait évoqué une "ouverture" du gouvernement sur la baisse du coût du travail, peut-être sur les cotisations familiales, en contrepartie d'une hausse des cotisations pour financer les retraites.

Mais selon Mme Coupé, "le coût du travail n'est pas la question centrale". Elle a rappelé que les entreprises avaient déjà bénéficié l'an dernier de 20 milliards d'euros de crédit d'impôt au titre de la compétitivité. "C'est une demande du patronat depuis des années et plus on leur en donne, plus ils en demandent", a fait valoir Mme Coupé.

Cotiser plus longtemps

Cette deuxième journée s'annonçait plus tendue pour le Premier ministre, qui recevait trois des quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) ayant appelé à une journée de mobilisation le 10 septembre contre la réforme et, en particulier, l'allongement de la durée de cotisation.

Redisant son opposition sur ce point, M. Mailly a estimé que cette journée d'action était "pleinement" justifiée.

Une "réunion de travail" des ministres concernés est prévue en fin de journée, selon une source gouvernementale.

Annick Coupé, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, le 27 août 2013 à Matignon pour discuter de la réforme des retraites [Bertrand Guay / AFP]
Photo
ci-dessus
Annick Coupé, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, le 27 août 2013 à Matignon pour discuter de la réforme des retraites
 

La réforme, visant à combler le déficit des régimes de retraite évalué à 20 milliards d'euros en 2020, devrait être dévoilée dans les prochains jours, pour passer en conseil des ministres le 18 septembre.

Le gouvernement n'a pas dévoilé ses axes de réflexion mais une source gouvernementale a confirmé lundi qu'il devrait bien y avoir "des mesures sur la compétitivité".

"Il y a deux sujets: les retraites et la protection sociale. Sur le deuxième sujet, l'assurance a été donnée que, dès 2014, dans le PLFSS, il y aura des mesures sur la compétitivité, sur les modalités de financement de la protection sociale par les régimes non contributifs", dont le plus gros est la famille, a affirmé cette source à l'AFP.

Pas d'arbitrage sur le financement

L'exécutif, qui entend économiser 7 milliards d'euros pour le seul régime général (salariés du privé), semble hésiter entre une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites ou une augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG).

Les arbitrages "ne sont pas faits", ont indiqué plusieurs leaders syndicaux à l'issue de leur entretien.

Pour le reste, les règles de calcul des retraites ne seront pas modifiées pour les générations partant d'ici à 2020, ont affirmé des syndicats.

Au-delà, le gouvernement envisagerait d'augmenter la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein d'un trimestre tous les trois ans, a lundi indiqué Carole Couvert, la présidente de la CFE-CGC, ce qui aboutirait à environ 43 ans en 2035.

M. Ayrault a aussi évoqué, selon la CFTC, un abaissement du seuil d'heures de Smic nécessaires pour valider un trimestre de cotisation et, selon la CFE-CGC, un dispositif concernant la prise en compte d'années d'études.

Autant de signes et de gages du Premier ministre envers les syndicats dont il espère un soutien.

La CFTC a estimé que "les choses avançaient" et la CFTC s'est dite "satisfaite".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités