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UMP : quid du mariage gay en 2017 ?

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, le 15 mars 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP] Le président de l'UMP, Jean-François Copé, le 15 mars 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP]

Que faire de la loi sur le mariage homosexuel en cas d'alternance en 2017 ? Cette question, qui pèse déjà sur les municipales de 2014, divise l'UMP, dont le président, Jean-François Copé, navigue entre partisans et adversaires d'une abrogation.

Dans l'immédiat, si la participation à la manifestation du 26 mai pour la défense de la famille constitue un autre point de clivage -Jean-François Copé ira, mais pas François Fillon-, les responsables du parti se retrouvent en revanche pour ne pas embrayer sur la position du maire UMP de Vienne (Isère), Jacques Remillet, qui a déclaré lundi dans le Figaro refuser "de célébrer les mariages de même sexe".

Vendredi soir, après le feu vert donné au texte par le Conseil constitutionnel et à la veille de sa publication au Journal officiel, M. Copé a prudemment déclaré sur TF1 qu'"il y a des choses sur lesquelles il faudra se pencher" en 2017 dans la loi, notamment la question de "l'adoption".

Le lendemain au Monde, il a indiqué qu'il "faudra réécrire ce texte pour protéger la filiation et les droits de l'enfant". "Peut-être avec le recours au référendum", a-t-il ajouté.

"Quand Jean-François Copé dit réécrire, cela me va si c'est réécrire avec clarté. Si c'est réécrire pour esquiver, cela ne me va pas", a réagi lundi sur LCI le député UMP de la Drôme Hervé Mariton, un des principaux opposants au texte.

En 2017, "nous devons être capables de respecter les mariages qui ont été pratiqués entre 2013 et 2017 mais d'arrêter les mariages de couples de même sexe et de proposer à la place le contrat d'union civile", a-t-il martelé.

Luc Chatel, vice-président délégué de l'UMP, le 24 avril 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]
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Luc Chatel, vice-président délégué de l'UMP, le 24 avril 2013 à Paris
 

Pour des raisons opposées, Luc Chatel, vice-président délégué de l'UMP, s'est déclaré dimanche "réservé" sur la stratégie en la matière de M. Copé, qu'il avait soutenu lors de la bataille pour la présidence du parti.

"Dans quatre ans, le monde aura évolué. Nous avions déjà pris des positions de ce type là au moment du Pacs, nous ne sommes pas revenus en arrière (...) C'est un texte que nous avons condamné, sur lequel je me suis opposé mais je ne crois pas qu'on reviendra en arrière", a dit M. Chatel à l'émission "Tous politiques" France Inter/AFP/Le Monde.

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'était abstenue sur le projet de loi à l'Assemblée, a exprimé dimanche sur BFM-TV le même scepticisme: "on doit la vérité aux électeurs. Quand j'entends les uns ou les autres dire +on abrogera la loi+, comme si on pouvait démarier ou désadopter, je dis ce n'est pas vrai!".

Cette position pourrait la fragiliser lors les primaires pour la désignation du candidat de la droite aux municipales à Paris, qui se dérouleront du 31 mai au 3 juin, bien qu'elle soit favorite. Le faible nombre de Parisiens (un peu plus de 5.000 en début de semaine dernière) inscrits pour le moment à ce scrutin pourrait la rend en effet plus vulnérable à un vote hostile d'activistes anti-mariage gay.

Nathalie Kosciusko-Morizet et l'ex-président Nicolas Sarkozy, le 18 mai 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Nathalie Kosciusko-Morizet et l'ex-président Nicolas Sarkozy, le 18 mai 2013 à Paris
 

Le dirigeant du courant de la Droite forte, Guillaume Peltier, un des 20 vice-présidents de l'UMP, a ainsi souhaité lundi sur RTL "que ce ne soit pas Nathalie qui soit désignée", lui préférant deux autres candidats, Pierre-Yves Bournazel et Jean-François Legaret qui "ont dit que s'ils avaient été parlementaires, ils se seraient opposés à cette loi".

Selon M. Peltier, la manifestation du 26 mai est "aussi un moyen pour faire pression sur la droite française et ses dirigeants" quant à l'avenir du mariage homosexuel. Jean-François Copé, pour sa part, répète qu'il s'agit avant tout de manifester "plus globalement contre la politique familiale du gouvernement". François Fillon, quant à lui, non seulement juge qu'en tant qu'ancien premier ministre, sa place "n'est pas la rue", mais a exprimé dès fin avril des "réserves" sur l'appel de l'UMP à défiler.

Seul point d'accord entre tous les dirigeants de l'UMP: le respect de la nouvelle loi tant qu'elle existe. Même Hervé Mariton, à la différence du maire de Vienne, célébrera en sa mairie de Crest des mariages homosexuels. Mais "je dirai auparavant aux futurs mariés ce que je pense", a-t-il prévenu.

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