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Pic historique du chômage

Image d'illustration. Image d'illustration.[AFP]

C’est un record dont la France se serait bien passée. Après vingt-trois mois de hausse consécutive du chômage, le pays a dépassé le pic historique de janvier 1997 (3,195 millions demandeurs d’emploi). Fin mars, 3 224 600 demandeurs d’emploi (sans aucune activité) étaient inscrits sur les listes de Pôle emploi, selon les chiffres publiés hier par le ministère de l’Emploi.

Le taux de chômage a bondi de 1,6 % par rapport à février, avec 36 900 nouvelles inscriptions, soit l’équivalent de la ville d’Auxerre (Yonne). Si l’on prend en compte ceux qui cumulent temps partiel et chômage, il y a aujourd’hui un peu plus de 5 millions d’inscrits à Pôle emploi, Dom-Tom compris.

Depuis l’accession au pouvoir de François Hollande, il y a un an, plus de 28 000 personnes ont poussé  la porte de Pôle emploi en moyenne chaque mois. Symptôme de la longueur et de la violence de la crise, le nombre de chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d’un an) a explosé, touchant près de 2 millions de Français. Du jamais vu.

Il faut aujourd’hui en moyenne 480 jours (soit plus d’un an et demi) pour retrouver un emploi. Autre tendance inquiétante et révélatrice de l’ampleur de la crise : les plans sociaux invisibles, dont les médias se font peu l’écho. «Ceux qui touchent Florange, PSA, Petroplus, etc., ne représentent que 5 % des motifs de nouvelles inscriptions à Pôle emploi. Les petites et moyennes entreprises souffrent» constate Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail.

Pour preuve, la première variable d’ajustement des secteurs en panne d’activité, les fins de mission et d’intérim, explose.

 

La France fait le dos rond

Face à ce défi historique du chômage, François Hollande a appelé, en début de semaine, au «rassemblement du pays» autour de ce dossier «essentiel». Les outils mis en place par le gouvernement pour tenter d’endiguer ce phénomène sont désormais opérationnels. Mais il reste à savoir si cette politique de l’emploi sera suffisante pour tenir l’objectif fixé d’infléchir la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année.

Les experts jugent la conjoncture économique bien moins favorable qu’en 1997. Pour Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, la crise est en effet plus rude. «Aujourd’hui, le chômage augmente alors que le nombre de personnes arrivant sur le marché du travail est moins important qu’à l’époque», constate-t-il.

Autre source d’inquiétude : la menace de récession qui plane sur la France. Alors que le record, cette année-là, était la conséquence de la récession de l’année 1992-93, le chômage avait ensuite décru grâce à une reprise de la croissance. Aujourd’hui, les prévisions sont au contraire pessimistes.

Elles varient de -0,1 à 0,1 % de croissance cette année, loin des 1,5 % nécessaires, selon les experts, pour mettre fin à la montée du chômage. Conséquence : l’Insee table sur un taux à 10,6 % mi-juillet en métropole. Le Fonds monétaire international anticipe, lui, une flambée jusqu’en 2014, où il atteindrait 11,6 %.

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