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Hollande et l'opposition dénoncent les dérives homophobes

François Hollande (d), au côté du directeur des douanes de l'aéroport de Roissy, Dominique Labiche, du préfet de Seine Saint-Denis, Christian Lambert, et du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls [Kenzo Tribouillard / Pool/AFP] François Hollande (d), au côté du directeur des douanes de l'aéroport de Roissy, Dominique Labiche, du préfet de Seine Saint-Denis, Christian Lambert, et du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls [Kenzo Tribouillard / Pool/AFP]

A trois jours d'une nouvelle manifestation dominicale d'opposants au mariage gay, François Hollande et le gouvernement d'un côté, l'opposition de l'autre, ont condamné jeudi la multiplication des actes homophobes et violents tout en se renvoyant la responsabilité des dérapages.

Alors qu'une manifestation aux abords de l'Assemblée a été marquée par des incidents mercredi soir, et qu'un bar gay de Lille a été la cible d'une agression, menant là aussi à des interpellations, le président de la République a dénoncé ces violences, jeudi matin en marge d'un déplacement à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sur la sécurité.

"Il y a des actes homophobes, des actes violents" et en tant que chef de l'Etat "je ne peux (les) accepter", a affirmé François Hollande, condamnant aussi le fait que des parlementaires ou ministres en déplacement soient empêchés "de faire (leur) travail".

Il a accusé les opposants au mariage gay de chercher "non pas un report" du texte mais que "cette loi ne puisse jamais intervenir", et réclamé que l'on "respecte le parlement, la loi, le suffrage universel".

Une manifestante masquée tient une affichette demandant à François Hollande d'écouter son peuple le 17 avril 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Une manifestante masquée tient une affichette demandant à François Hollande d'écouter son peuple le 17 avril 2013 à Paris
 

Dans la rue, les opposants au projet de loi ne désarment pas, multipliant les interventions et manifestations, alors que l'examen du texte par les députés a repris mercredi et qu'un vote définitif devrait intervenir mardi prochain.

Outre de nouvelles échauffourées à Paris, en marge d'une manifestation devant l'Assemblée nationale, le climat s'est alourdi avec l'agression de trois employés d'un bar gay du Vieux-Lille, blessés mercredi soir par quatre individus décrits comme des hommes au "crâne rasé, tatoués", qui ont été interpellés et placés en garde à vue.

Ces incidents font suite à des actes d'intimidation voire des menaces de mort visant des parlementaires favorables au texte de loi. Ils font craindre à la classe politique de possibles débordements lors de la prochaine manifestation organisée dimanche à Paris par le principal collectif d'opposants "La Manif pour tous".

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a d'ailleurs tenu jeudi une réunion place Beauvau avec l'ensemble des services de police et de gendarmerie pour renforcer les dispositifs de sécurisation des manifestations. Il a appelé "à la responsabilité de tous".

François Hollande, le 18 avril 2013, à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle [Kenzo Tribouillard / Pool/AFP]
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François Hollande, le 18 avril 2013, à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle
 

La tension était également palpable dans l'hémicycle de l'Assemblée, où les propos d'un député UMP ont enflammé les esprits dans la matinée, entraînant une suspension de séance.

"Ce que vous êtes en train de faire est une brèche qui ne se refermera pas si ce texte passe, c'est une ignominie (....) vous êtes en train d'assassiner des enfants !", a lancé le député du Rhône Philippe Cochet.

Cette "violence verbale terrible ouvre la porte à tous les excès", a réagi la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. La ministre, interrogé sur TV5 Monde, a aussi accusé l'opposition de "faire planer le doute" quant à sa condamnation des actes d'homophobie. Le président de l'Assemblée Claude Bartolone a jugé que certains termes "ne peuvent pas être employés" au Palais Bourbon.

A droite, le président de l'UMP Jean-François Copé a condamné des actes d'homophobie "abjects" en se référant notamment à l'agression de Lille.

 
 

Chez les centristes, le délégué général de l'UDI Yves Jégo a appelé "les opposants au texte" à ne "plus cautionner des groupuscules qui se sentent libérés par l'approbation, directe ou indirecte, apportée par des élus à la pression de la rue ou même à des intimidations répétées contre des personnalités".

"L'homophobie tue et, face à ce risque, il serait sage que l'ensemble des formations politiques républicaines appellent maintenant au calme et à la dignité et renoncent à toute manifestation de rue", a proclamé Yves Jego, pour qui "il est temps de laisser le parlement, seul légitime, légiférer", a-t-il plaidé.

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