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Cérémonie d'hommage à Stéphane Hessel aux Invalides

Des personnes participent à un rassemblement à la mémoire de Stéphane Hessel, le 6 mars 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP] Des personnes participent à un rassemblement à la mémoire de Stéphane Hessel, le 6 mars 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

Une cérémonie solennelle d'hommage national à Stéphane Hessel, décédé la semaine dernière à l'âge de 95 ans, se tenait jeudi matin dans la cour d'honneur des Invalides en présence du président François Hollande et du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a constaté un journaliste de l'AFP.

Peu après 10h30, le cercueil recouvert du drapeau français a été porté au centre de la cour d'honneur des Invalides, au son de la marche funèbre. La cérémonie, empreinte d'une grande solennité, a ensuite débuté par les honneurs militaires rendus à l'ancien résistant et déporté, Grand officier de la Légion d'honneur, en présence de sa famille, de nombreux membres du gouvernement et d'anciens combattants.

La compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, était assise aux côtés de la veuve de Stéphane Hessel, Christiane, que le président est venu embrasser après avoir passé les troupes en revue.

François Hollande a salué en Stéphane Hessel, résistant, intellectuel et militant, un "homme libre", "un grand Français", "un juste".

"Stéphane Hessel était un homme libre : libre de ses choix, libre de ses engagements, libre de sa vie", a poursuivi M. Hollande devant une assistance nombreuse: la famille de Stéphane Hessel, plusieurs Premiers ministres d'aujourd'hui ou d'hier, de Jean-Marc Ayrault à Michel Rocard, en passant par Lionel Jospin et le Belge Elio di Rupo.

"La liberté, c'était sa passion, son idéal", "c'est en son nom qu'il fut un Français libre", a-t-il dit en rappelant l'action de résistant du défunt.

Une liberté qu'il exerça "par son action mais aussi par sa plume", a relevé le président, en notant que c'est "par une brochure qu'il connut la célébrité bien au-delà de nos frontières et à un âge exceptionnel". Il "inspira la jeunesse d'Europe et même au-delà", a dit M. Hollande.

"Il lança à la face des fatalistes, des résignés, des frileux son slogan +Indignez-vous !+".

Pour le président, c'était un appel "non à la révolte mais à la lucidité", "c'était et demeure une exigence d'action, une invitation puissante à l'engagement".

Il a rappelé son engagement auprès de Pierre Mendès France puis de Michel Rocard, "dont il partageait la conception de la gauche", son action de diplomate.

"Chaque fois qu'une liberté était menacée, il était là", a relevé M. Hollande, évoquant ce "citoyen sans frontières, européen sans conditions, militant sans parti".

"Il laisse à la jeunesse le témoignage précieux qu'une vie peut être utile par les actes accomplis, les mots prononcés", a encore déclaré le chef de l'Etat. "Cet esprit-là ne mourra jamais. Il a un nom : c'est celui de la République".

L'ancien résistant et historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, 96 ans, et l'actrice Carole Bouquet avaient auparavant pris la parole pour rendre hommage à Stéphane Hessel.

Jean-Louis Crémieux-Brilhac a longuement évoqué le souvenir du "jeune officier charmeur" qu'il avait rencontré en 1942, à Londres, et avec lequel il noua "une fraternité de 70 ans".

"Dans le désarroi montant, le scepticisme croissant envers le politique, tu as fait entendre une voix qui a passé les frontières (...) une voix de jeune nonagénaire qui a dit non pour rejeter le règne délétère de l'argent roi", a-t-il déclaré.

Carole Bouquet a lu un poème d'Apollinaire, "La jolie rousse", que Stéphane Hessel "aimait tant".

Parmi les personnalités venues assister à cette cérémonie figuraient le Premier ministre belge, Elio di Rupo, les anciens Premiers ministres socialistes Lionel Jospin et Michel Rocard.

Stéphane Hessel sera inhumé en fin de matinée au cimetière Montparnasse.

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