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Drapeaux en berne au régiment de Cédric Charenton

L'entrée du premier régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, le 3 mars 2013 [Remy Gabalda / AFP] L'entrée du premier régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, le 3 mars 2013 [Remy Gabalda / AFP]

Les drapeaux étaient en berne dimanche après-midi au premier régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, qui a appris avec émotion la mort au combat d'un de ses soldats, le caporal Cédric Charenton, 26 ans, la veille dans le nord du Mali.

La caserne du 1er RCP, en pleine campagne,à 3 kilomètres de la sous-préfecture de l'Ariège, vit au ralenti comme un dimanche après-midi, d'autant que 250 de ses 1.100 hommes sont partis au Mali fin janvier et qu'une partie des effectifs est affectée à la mise en oeuvre du plan Vigipirate, mais les soldats de faction affichent une gravité particulière, et quelques hommes en permission sont venus aux nouvelles.

"Nous avons appris le décès hier en fin de journée, nous avons prévenu la famille de notre camarade très tôt ce matin à Marmande (Lot-et-Garonne) et nous nous resserrons autour de la famille ce dimanche" explique la sous-lieutenant Florence Clapié, officier de communication, venue à la rencontre de quelques journalistes.

Cédric Charenton était célibataire et n'avait pas d'attaches connues dans l'Ariège, bien qu'il ait fait ses classes au 1er RCP en rentrant dans l'armée en 2009, a-t-elle ajouté. Il avait fait des missions en Afghanistan, au Gabon, en Nouvelle-Calédonie "un militaire très méritant".

Un soldat à l'entrée du premier régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, le 3 mars 2013 [Remy Gabalda / AFP]
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Un soldat à l'entrée du premier régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, le 3 mars 2013
 

Le chef de corps, le colonel de Loustal pourrait s'exprimer un peu plus tard sur la forme que prendra le deuil, mais d'ores et déjà les militaires présents s'attendent à une cérémonie d'hommage national.

La venue aux nouvelles de l'un d'entre eux, qui requiert l'anonymat, un caporal-chef de 29 ans, 11 ans d'armée et 10 campagnes extérieures derrière lui, est aussi une forme d'hommage.

"J'ai entendu l'info à la radio, on m'a révélé ici de qui il s'agissait. Je ne le connaissais pas plus que cela, on s'étaient croisés mais ne partagions pas d'activités extra-militaires, mais c'était normal de venir", déclare-t-il en sortant du périmètre protégé par ses barrières bleues.

Pour lui, "on sait où on va, qu'il y a des dangers, mais cela choque toujours quand un de nos camarades tombe".

En ville, c'est la torpeur d'un dimanche après-midi de province qui domine. Au bistrot "La Bascule", la nouvelle n'était pas encore parvenue aux oreilles des trois clients accoudés au bar vers 15h00, ni à celles du patron, Christian Soulié.

Celui-ci affecte le sang-froid en indiquant que "cela fait partie des risques du métier" mais il souligne "l'importance du régiment dans la vie de la ville et les liens noués avec les militaires".

Avec 1.100 hommes "c'est le principal employeur de la ville devant la fonderie Aubert et Duval, qui en compte environ 800", déclare-t-il.

"Ils vivent un peu à l'écart mais tout le monde est pincé par cette douleur, car nos enfants et les leurs partagent les mêmes écoles, et pas mal d'anciens soldats restent ici et s'installent parmi nous", ajoute-t-il.

Christian Soulié se rappelle avec émotion "le dernier choc subi par le 1er RCP et par Pamiers" lors de la mort de quatre de ses hommes en moins d'un mois en Afghanistan à l'été 2011.

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