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Le fils de Serge Charnay "très éprouvé" par les "coups de force répétés"

Serge Charnay, le 17 février 2013 sur la grue où il est retranché à Nantes Serge Charnay, le 17 février 2013 sur la grue où il est retranché à Nantes [Frank Perry / AFP]

Le père de famille retranché dans une grue à Nantes depuis vendredi pour obtenir le rétablissement du droit de visite auprès de son enfant y a passé une troisième nuit, a-t-on appris lundi de source policière.

Le père retranché, Serge Charnay, 42 ans, avait fait savoir en fin de journée dimanche aux journalistes qu'il n'avait pas l'intention de redescendre avant une réunion prévue cette semaine entre les ministres Christiane Taubira (Justice) et Dominique Bertinotti (Famille) avec l'association SOS Papa et d'autres organisations de défense des droits des pères.

Il a tagué en haut de la grue "sauver les enfants de la justice" et dessiné un coeur, après être descendu en rappel de 4 à 5 mètres depuis le sommet. Le forcené accepte de descendre de sa grue après une réunion avec Christiane Taubira mercredi.

Le préfet de Loire-Atlantique, Christian Galliard de Lavernée, a également déclaré dimanche que les autorités renouvelaient leur proposition permettant au père de déposer lundi matin "une requête express au tribunal pour réexaminer sa situation". "Un avocat sera à sa disposition au tribunal", a assuré le préfet.

En même temps que cette proposition, de l'eau et des vivres ont été montés à M. Charnay.

L'avocate de la mère a évoqué une maman et un fils "très éprouvés" par les "coups de force répétés" attribués au père.

Serge Charnay écrit "Sauver nos enfants de la justice" le 17 février 2013 sur la paroi de la grue en haut de laquelle il s'est retranché à Nantes [Frank Perry / AFP]
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Serge Charnay écrit "Sauver nos enfants de la justice" le 17 février 2013 sur la paroi de la grue en haut de laquelle il s'est retranché à Nantes
 

Dans un communiqué adressé à l'AFP, révélant une série d'éléments graves attribués au père, l'avocate de la mère de l'enfant, né en 2006, écrit: "Benoît et sa mère ont été très éprouvés durant les trois dernières années par les coups de force répétés de Serge Charnay".

"Aucune discussion ne saurait être engagée aujourd'hui en dehors de l'enceinte judiciaire, seule garantie de la sécurité et de l'intérêt supérieur de Benoît, justice que Serge Charnay n'a pas saisie et dont il refuse la médiation comme cela lui a été proposé il y a 48 heures en urgence", affirme l'avocate, en référence à la proposition déjà formulée dès vendredi par les autorités.

L'avocate, qui a demandé que son nom ne soit pas publié, fait ainsi état de deux soustractions d'enfant -l'une de 15 jours en 2010 et une seconde de deux mois et demi en 2011- ainsi que de propos menaçants de Serge Charnay à l'égard de la mère de son fils. Elle rappelle qu'à la suite de ces soustractions, "la cour d'appel de Rennes a suspendu le droit d'accueil du père et accordé à la mère le seul exercice de l'autorité parentale".

Nicolas Moreno et Serge Charnay en haut d'une grue le 17 février 2013 à Nantes [Frank Perry / AFP]
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Nicolas Moreno et Serge Charnay en haut d'une grue le 17 février 2013 à Nantes
 

Se son côté, Nicolas Moreno, l'autre père monté en haut d'une grue nantaise mais redescendu samedi, a dit "redouter" dans un entretien au site internet de Sud Ouest que l'obstination de Serge Charnay ne se retourne contre leur cause. "Il ne faudrait pas que cela se retourne contre nous, comme l'attendent ceux qui d'ordinaire nous font passer pour de mauvais pères devant les tribunaux", a-t-il expliqué.

Toute la journée dimanche, cette grue a été le point de ralliement de pères qui s'estiment insuffisamment pris en compte par la justice en matière de garde d'enfants.

En début d'après-midi, comme en écho à ces revendications, Serge Charnay a tagué en haut de la grue "sauver les enfants de la justice" et dessiné un coeur, après être descendu en rappel de 4 à 5 mètres depuis le sommet.

La journée a été une succession de happenings, depuis la venue d'une personne compatissante, soucieuse de faire parvenir un sac de vivres à Serge Charnay mais qui se le voit confisquer par les policiers, jusqu'à la montée impromptue de Nicolas Moreno, qui a escaladé la grue après avoir trompé la vigilance des forces de l'ordre, pour aller étreindre à mi-hauteur Serge Charnay. Samedi, M. Moreno s'était lui-même retranché dans une grue sur le même site pendant plusieurs heures.

 
 

A La Rochelle, un père de 41 ans, mécontent d'un jugement relatif à la garde de son enfant, est monté dans la nuit de samedi à dimanche sur le toit de son immeuble à Saintes (Charente-Maritime), menaçant de sauter. Il est redescendu au bout d'une heure, après avoir parlementé avec les pompiers et la police.

L'action de M. Charnay intervient à quelques jours d'une journée nationale de manifestation pour les droits des pères, programmée par l'association SVP Papa mercredi à Nantes, ville du Premier ministre.

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