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Florange : le compromis fraîchement accueilli par les salariés

Des salariés d'ArcelorMittal écoutent la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault à la télévision, le 30 novembre 2012 à Florange [Jean-Christophe Verhaegen / AFP] Des salariés d'ArcelorMittal écoutent la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault à la télévision, le 30 novembre 2012 à Florange [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]

Le compromis trouvé sur Florange par Jean-Marc avec ArcelorMittal a été fraîchement accueilli par les salariés de Florange , qui doutent de l'engagement réel de Mittal, et isole le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, promoteur d'une nationalisation. ArcelorMittal s'est dit samedi satisfait du compromis.

Au terme de plusieurs semaines de bras de fer entre le premier groupe sidérurgique mondial ArcelorMittal qui voulait fermer les hauts fourneaux mosellans et Arnaud Montebourg qui menaçait de nationaliser l'ensemble du site pour le revendre à un mystérieux repreneur, la tête de l'exécutif a rendu un jugement de Salomon.

ArcelorMittal accepte d'investir 180 millions d'euros sur cinq ans, de maintenir en état de fonctionnement les hauts fourneaux s'ils doivent être utilisés plus tard dans le cadre du projet européen de captage de CO2 Ulcos, et d'opérer au fil de l'eau des réductions d'effectifs parmi les 629 salariés en jeu, mais sans licenciements secs.

Les réactions syndicales ont été mitigées. "Traître", a lancé à l'endroit du Premier ministre Edouard Martin, l'emblématique leader de la CFDT de Florange.

Le responsable fédéral de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" mais redoute de la "poudre aux yeux".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à Matignon à Paris le 30 novembre 2012 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à Matignon à Paris le 30 novembre 2012
 

Politiquement, le dénouement devrait avoir un goût amer pour Arnaud Montebourg, trublion du gouvernement qui n'a pas su faire pencher complètement en sa faveur l'arbitrage de Matignon. Il est resté silencieux depuis l'annonce.

Chargé du Redressement productif, il a trouvé à Florange un symbole pour son action : une industrie historique à la splendeur fanée (la sidérurgie et les hauts fourneaux), un bassin d'emploi en difficultés et une incarnation presque parfaite du capitalisme transnational dont le ministre dénonce les méfaits, ArcelorMittal.

Las ! Arnaud Montebourg, qui exaspère parfois jusque dans son camp à cause de ses coups d'éclat, s'est retrouvé isolé dans le gouvernement malgré le succès de sa proposition de nationalisation temporaire qui a rallié de nombreux soutiens sur presque tout l'échiquier politique.

"Montebourg voulait vraiment nationaliser. Mais pas les autres", selon une source gouvernementale.

Le syndicaliste CFDT Edouard Martin réagit après les déclarations du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur l'avenir d'ArcelorMittal, le 30 novembre 2012 à Florange [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]
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Le syndicaliste CFDT Edouard Martin réagit après les déclarations du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur l'avenir d'ArcelorMittal, le 30 novembre 2012 à Florange
 

Selon une source proche de Matignon, Jean-Marc Ayrault a critiqué le travail du ministre, disant qu'il n'y avait pas de repreneur "crédible". Ce n'était "pas solide" et "pas bordé", insiste-t-on du côté de Matignon.

"Absurde de discréditer son ministre", a pesté sur le réseau social Twitter la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann. "Montebourg désavoué par Ayrault", a réagi par le même biais l'ancienne ministre UMP Nadine Morano.

Du côté du gouvernement, il sera toujours possible d'argumenter que le travail d'Arnaud Montebourg, ses bruyantes sorties et son activisme ont été utiles pour faire plier Lakshmi Mittal. "On s'en est servis comme arme dans la négociation", selon la source gouvernementale.

Sur le fond, plusieurs incertitudes demeurent : l'application effective de l'accord par ArcelorMittal (qui ne s'est toujours pas exprimé samedi matin) et le projet Ulcos.

 
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Pour M. Faure, si "Ulcos peut être l'occasion de faire de Florange le premier site sidérurgique de nouvelle génération", "l'avenir du site ne saurait uniquement dépendre de sa réalisation compte tenu des incertitudes inhérentes à sa mise en oeuvre".

 

Et aussi sur Directmatin.fr : 

Ayrault : il n'y aura "pas de plan social" à Florange

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