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Ayrault : il n'y aura "pas de plan social" à Florange

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.[Martin Bureau / AFP]

Le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à (Moselle) et investisse 180 millions d'euros sur cinq ans sur le site, ce qui lui permet d'écarter une nationalisation des hauts-fourneaux. Les syndicats des salariés de Florange ont exprimé leur déception après ces annonces.

Dans une déclaration depuis Matignon, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé que le groupe s'était finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange en l'état dans l'attente de la réalisation du projet de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos.

Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens qui pourraient intervenir dans les prochaines semaines.

Jean-Marc Ayrault a précisé que les engagements pris par ArcelorMittal étaient "inconditionnels" et que l'Etat veillerait à ce qu'ils soient "respectés scrupuleusement". Le gouvernement "utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect" de ces engagements, a-t-il déclaré.

Matignon souhaitait "aboutir rapidement" sur ce dossier Florange après des semaines de discussions plus ou moins mouvementées.

 

Forte déception des syndicats

A Florange, le maire de la ville et les syndicats ont fait part de leur déception après les annonces du gouvernement. 

 "Nous avons le sentiment d'avoir été une nouvelle fois trahis", a déclaré le porte-parole de la CFDT Edouard Martin, quelques minutes après la déclaration du premier Ministre Jean-Marc Ayrault. Le délégué syndical a exigé la tenue d'"une réunion tripartite gouvernement-syndicats-direction" au cours de laquelle il souhaite avoir des garanties quant à "l'échéancier sur l'investissement de 180 millions euros promis". "Nous n'avons aucune confiance en Mittal", a-t-il expliqué. "Les rénovations et investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans".

"Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a-t-il menacé.

Pour Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange, "c'est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c'est de l'enfumage". Rien que le mot +accord+ avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l'impression de vivre un Gandrange 2", a ajouté le syndicaliste.

Le maire PS de Florange (Moselle) Philippe Tarillon s'est dit pour sa part "sceptique", même s'il a qualifié l'accord "d'acceptable dans son principe".

 

Négociations difficiles

Cet accord intervient après presque dix jours de joutes verbales entre ArcelorMittal et le gouvernement, à commencer par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, qui, le premier, avait évoqué une nationalisation.

Mardi, le président de la République François Hollande avait lui-même déclaré que la nationalisation temporaire faisait "partie du sujet de la discussion" avant de rencontrer l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal.

Cette "prise de contrôle public temporaire" était brandie par Arnaud Montebourg pour tenter de faire plier Mittal afin qu'il élargisse le périmètre de la cession.

En annonçant le 1er octobre, la fermeture de la filière liquide (production d'acier brut) du site, ArcelorMittal avait souligné sa volonté de garder les autres installations et accordé 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour les hauts fourneaux. 

Mais, il s'est révélé impossible de trouver un candidat pour la seule partie du mise en vente, selon le ministre du Redressement productif, qui assurait avoir deux offres pour le site en entier. "Nous avons un repreneur, qui est un aciériste, un industriel, (...) qui est disposé à investir jusqu'à près de 400 millions d'euros" sur le site, affirmait-il même mercredi.

Arnaud Montebourg avait même réussi à rassembler une large part de la classe politique derrière cette stratégie avant de rencontrer une opposition franche du patronat jeudi. La présidente du Medef Laurence Parisot avait qualifié de "scandaleuse" la menace d'une nationalisation.

 

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