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La Fnac, leader français des biens culturels, remis en cause par le numérique

Une vue d'un magasin Fnac [Aurore Belot / AFP/Archives] Une vue d'un magasin Fnac [Aurore Belot / AFP/Archives]

La Fnac, qui sort du giron de PPR et devrait être introduite en Bourse en 2013, reste leader sur le marché français des biens culturels et de loisirs mais voit son modèle économique chamboulé par l'arrivée du numérique.

La Fnac est créee en 1954 par Max Theret et André Essel, deux militants trotskistes, qui pensent que "l'action pour le consommateur complète l'action politique" via des produits moins chers.

Les deux hommes ouvrent leur premier magasin dans un appartement parisien, et se spécialisent dans la vente de matériel photo, où ils parviennent à négocier des rabais avec les fabricants au moyen d'achats groupés.

En 1961, ils ouvrent un rayon disque, puis en 1974, un rayon livres, toujours avec des prix au rabais.

Très vite, l'enseigne devient la "première librairie de France".

En 1980, la Fnac entre en Bourse. L'année suivante, elle s'implante à l'étranger, d'abord en Belgique.

Devenue premier distributeur de produits culturels en France, l'"agitateur de curiosité" ne tarde pas à aiguiser les appétits des grands groupes. En 1985, la marque est ainsi rachetée par la GMF, puis en 1994 par le groupe PPR, qui devient son unique actionnaire en 1996.

Parallèlement, le développement à l'international s'accélère. Après la Belgique et l'Espagne en 1993, la Fnac s'implante en Italie, en Suisse, au Portugal, au Brésil. Elle compte aujourd'hui 75 magasins à l'international (sur un total de 163).

Mais l'arrivée de l'internet à la fin des années 90 vient bouleverser la stratégie de la société et son modèle économique.

Malgré le lancement en 1999 de fnac.com pour se positionner sur les ventes en ligne, les marchés traditionnels de l'enseigne, que sont le disque, la vidéo et le livre, sont grignotés par l'essor du numérique qui favorise la dématérialisation des biens et le téléchargement illégal.

Parallèlement, l'enseigne subit la concurrence croissante de l'e-commerce, notamment du géant américain Amazon, site marchand le plus fréquenté par les internautes français.

Confrontée au tassement de ses ventes, elle se voit contrainte en 2007 de mettre en place un premier plan de reclassement, suivi d'un plan d'économies de 35 millions d'euros en 2009.

Elle se sépare de 400 collaborateurs et ferme la Fnac Musique à Paris Bastille, déclenchant plusieurs grèves.

En 2009, François-Henri Pinault annonce son intention de vendre la Fnac.

En janvier 2011, un nouveau PDG, Alexandre Bompard, est nommé à la tête de l'enseigne et engage un "plan de conquête" à cinq ans, baptisé "Fnac 2015".

Il prévoit d'élargir le réseau de magasins, notamment par l'ouverture nouveaux points de vente dans les gares et les aéroports, et des magasins en franchise.

Il ambitionne également de renouveler le concept du magasin Fnac, en créant de nouveaux espaces (maison-design, enfants ou encore téléphonie en partenariat avec SFR), afin de chercher de relais de croissance, ou le lancement de produits innovants (la liseuse Kobo).

Afin de renforcer ses liens avec l'internet, un nouveau magasin connecté est également ouvert à Paris-Bercy, où le consommateur peut au moyen de bornes internet rechercher les produits qu'il désire et éventuellement les commander pour se les faire livrer rapidement dans le magasin de son choix ou à domicile.

En janvier 2012, affectée par la baisse de la consommation due à la crise, la Fnac annonce qu'elle va supprimer 500 emplois, dont 310 en France, via un plan de départ volontaires.

L'enseigne emploie actuellement 18.600 salariés, dont 61% en France. Au premier semestre 2012, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 1,7736 milliards (-1,1%).

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