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Grâce à Caen, le MMArena enfin promu en L1

Le stade MMArena au Mans, le 29 janvier 2011  [Jean-Francois Monier / AFP/Archives] Le stade MMArena au Mans, le 29 janvier 2011 [Jean-Francois Monier / AFP/Archives]

Trois ans et demi après son inauguration, le stade MMArena du Mans va enfin connaître les honneurs de la Ligue 1, vendredi, grâce au SM Caen, dont l'enceinte est indisponible à cause d'une compétition équestre.

Cerise sur le gâteau, Caen se présente en leader pour cette deuxième levée du championnat de Ligue 1, après son large succès inaugural 3 à 0 à Evian, et il affrontera Lille, une équipe habituée à jouer les premiers rôles en Ligue 1 ces dernières années.

Le 30 août, ce sera au tour de Rennes de venir y défier Caen.

Le MMArena a été construit entre 2008 et 2011 à la demande du club de football du Mans, après son accession à la Ligue 1 en 2005, pour un coût de plus de 100 millions d'euros.

A sa livraison, en janvier 2011, l'enceinte de 25.000 places assises incarnait l'avenir radieux du football professionnel français, fait de stades construits dans le cadre de partenariats public/privé (PPP) et bénéficiant d'un "naming" (une entreprise paye pour que le stade porte son nom).

Mais la déchéance économique et sportive du club est brusquement venue rappeler tout le monde à la glorieuse incertitude du sport et aux implacables réalités économiques.

Après la liquidation judiciaire du club du Mans, en octobre 2013, le stade s'est retrouvé sans club résident, privé de sa principale source de revenus, laissant une note salée à la charge des contribuables.

Il n'accueille depuis lors que des manifestations sportives épisodiques: deux matches éliminatoires pour le Mondial de l'équipe de foot féminine, un match des Espoirs masculins, deux matches de rugby du Stade Français...

Pour Pierre Rondeau, économiste chez Football et Stratégie, l'échec cuisant du MMArena n'a pas pour seule origine les mauvais résultats sportifs du club.

Quand bien même Le Mans serait-il parvenu à se maintenir dans l'élite, le club devait verser plusieurs centaines de milliers d'euros de loyer annuels au gestionnaire, Le Mans Stadium, filiale du groupe de services aux collectivités Vinci, une somme "énorme pour un club comme Le Mans", souligne-t-il.

En outre, en construisant un stade pour se donner des moyens de développement, Le Mans a fait les choses à l'envers.

"Ce n'est pas parce qu’on construit un stade moderne et grand qu'on attire plus de monde et qu'on réalise de grands résultats sportifs", souligne encore l'économiste de Football et Stratégie.

A cela s'ajoute un cadre législatif qui oblige pratiquement les collectivités locales à s'impliquer dans le financement des ces projets, alors qu'elles n'en maîtrisent pas les risques.

"Construire un stade ce n'est pas construire un hôpital ou un musée, ils ne descendent pas en Ligue 2. L'incertitude sportive contraint les investissements et augmente les risques d'insolvabilité", rappelle M. Rondeau.

 

- Mouiller la chemise -

 

Mais grâce aux Jeux équestres mondiaux organisés en Normandie du 23 août au 7 septembre, qui rendent le stade Michel-d'Ornano de Caen temporairement inutilisable, le MMArena va enfin connaître les frissons d'un match de Ligue 1.

Le stade MMArena du Mans, le 10 juillet 2013 [Jean Francois Monier / AFP/Archives]
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Le stade MMArena du Mans, le 10 juillet 2013

"Recevoir ces matches, ça prouve que le stade fonctionne", affirme le maire (PS) du Mans, Jean-Claude Boulard, qui ne veut plus évoquer le passé.

"Ce n'est plus le moment d'avoir des états d'âme. Il faut mouiller la chemise" pour redresser le club, assène-t-il.

M. Boulard vient d'ailleurs de faire adopter par le conseil municipal un accord avec le concessionnaire LMS qui doit assurer la pérennité financière du stade sur les cinq prochaines années.

Malgré plusieurs sollicitations, LMS n'était pas joignable pour répondre aux questions de l'AFP.

L'objectif est que le club du Mans - remonté, depuis sa faillite, d'un cran, de division d'honneur à CFA 2, la 5e division française - retrouve un statut professionnel et redevienne le club résident au terme de ces cinq années.

"Cinq ans, c'est le bon horizon. C'est un objectif réalisable en étant sérieux", assure-t-il." Et avec un peu de chance", ajoute-t-il toutefois immédiatement, échaudé par le passé.

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