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Climat : quels sont les enjeux de la conférence ministérielle du G7 qui démarre ce samedi ?

De profondes divisions quant au calendrier de sortie du charbon des pays du G7 dans le secteur de l’électricité persistent. [WOLFGANG RATTAY / POOL / AFP]

Les ministres de l’Energie et de l’Environnement des pays du G7 sont réunis ce week-end à Sapporo, au Japon, à l’occasion d’une conférence ministérielle pour discuter des engagements climatiques de chacun des pays représentés.

Reviendront-ils sur leurs engagements ? C’est ce que redoutent certaines organis, alors que se tient à compter de ce samedi 15 avril et jusqu'à demain dimanche, une conférence ministérielle à Sapporo, au Japon, où les ministres de l’Energie et de l’Environnement des pays du G7 vont discuter des mesures climatiques d’urgence.

Et pour cause, d’après un communiqué datant du 5 avril dernier, de profondes divisions quant au calendrier de sortie du charbon des pays du G7 dans le secteur de l’électricité risquent de fortement perturber l’adoption de mesures fortes face à l’urgence climatique.

Alors que le grand sommet du G7 a lieu dans un peu plus d’un mois, les débats font rage depuis les bouleversements provoqués par l’invasion russe de l’Ukraine l’an dernier.

En effet, le Japon a proposé entre autres, de justifier de nouveaux investissements conséquents dans le gaz, au nom de la «sécurité énergétique», ce qui n’a pas plu à certaines ONG. En 2022 déjà, le G7 avait décidé de tolérer des investissements dans le gaz en tant que réponse «provisoire» aux «circonstances exceptionnelles» liées à la guerre en Ukraine.

La transition énergétique de l'Asie incertaine

Le Japon avait présenté en 2010 un programme comme solution miracle au casse-tête énergétique du pays : une «société de l’hydrogène». Un concept permettant d’utiliser de l’hydrogène et de l’ammoniac comme co-combustibles pour ses centrales à gaz et à charbon, souhaitant également l’exporter à travers l’Asie.

Or, cette stratégie «toxique» risquerait de faire «dérailler» la transition énergétique en Asie, s'est alarmée Makiko Arima de l'ONG Oil Change International. Son plan de «transformation verte», surnommé «GX», ne sert en réalité qu'à promouvoir des technologies visant à «prolonger l'utilisation des énergies fossiles», d’après elle.

Makimo Arima n’est d’ailleurs pas la seule à s’en inquiéter, puisque d’autres ONG redoutent que cette réunion ministérielle au Japon puisse aboutir à un retour en arrière en matière d’engagements climatiques. «Si on commence avec un G7 qui peut-être actera même une régression, ce serait terrible» et cela enverrait «de mauvais signaux» au reste du monde avant le sommet du G20 en Inde et la COP 28 à Dubaï en fin d'année, a alerté Friederike Röder, vice-présidente de l'ONG Global Citizen.

«Si vous dites que votre maison brûle, que la planète est en feu (...), mais que vous ne faites pas grand-chose chez vous pour contrer de puissants intérêts particuliers (...), vous n'allez pas envoyer un signal très inspirant au reste du monde», a renchérit Alden Meyer, du groupe de réflexion sur le climat E3G.

L’urgence climatique toujours là

L’urgence climatique quant à elle n’a pas disparu. Le réchauffement du globe causé par l'activité humaine atteindra 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle dès les années 2030-2035, a prévenu le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) dans son nouveau rapport de synthèse publié le mois dernier.

De plus, le président du Giec, Hoesung Lee, a également déploré le manque de «volonté politique forte» en matière de lutte contre le changement climatique «pour l'instant», alors que l'accord de Paris de 2015, soutenu par tous les membres du G7, vise précisément à limiter l'augmentation des températures à 1,5 °C.

D’autant plus que les Japonais ne sont pas les seuls du G7 à être en difficulté : ce sont tous les pays qui risqueraient de ne pas pouvoir respecter leurs engagements, ayant augmenté leur dépendance aux énergies fossiles ces dernières années. N’étant pas toujours sur la même longueur d’onde, l'Allemagne et l'Italie par exemple sont particulièrement confrontés à la crise énergétique depuis la guerre en Ukraine.

Néanmoins, l’espoir semble encore de mise, tous les membres du G7 sont d'accord pour appeler les pays du monde entier à agir «collectivement» en cette «décennie critique», notamment pour permettre d'amorcer un recul des émissions mondiales de gaz à effet de serre «d'ici à 2025 au plus tard», selon une partie déjà validée du communiqué commun prévu dimanche. Un message surtout adressé implicitement à la Chine, selon des experts.

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