En direct
A suivre

Gemalto va remplacer Alcatel-Lucent au sein du CAC 40

Une personne marche devant le siège de Gemalto, à Gémenos dans le sud de la France [Gerard Julien / AFP/Archives] Une personne marche devant le siège de Gemalto, à Gémenos dans le sud de la France [Gerard Julien / AFP/Archives]

Le fabricant de cartes à puces français Gemalto va faire souffler un vent de modernité sur le CAC 40, en remplaçant prochainement l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent au sein de l'indice vedette de la Bourse de Paris, selon une décision prise jeudi par le Conseil scientifique des indices et annoncée par l'opérateur boursier NYSE Euronext.

Cette décision était attendue par plusieurs analystes, compte tenu des difficultés boursières d'Alcatel-Lucent et du dynamisme de Gemalto. Les derniers mouvements dans le CAC 40 remontent à septembre quand le groupe de chimie Solvay avait délogé le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën.

Jeudi soir, Alcatel-Lucent pesait un peu plus de 2 milliards d'euros en Bourse contre 6,5 milliards pour Gemalto. Depuis le 1er janvier, le titre du premier perd près de 27%, là où celui du second a presque doublé.

Il faut dire qu'Alcatel-Lucent, qui a engagé un nouveau plan de restructuration prévoyant près de 5.500 suppressions de postes dans le monde, connaît de lourds problèmes de trésorerie et a essuyé des pertes à répétition.

De son côté, Gemalto est en pleine santé et a vu son activité bondir au troisième trimestre, portée par la téléphonie mobile et les ventes en Asie.

Le groupe a su passer en quelques années d'un fabricant de cartes à puce à un leader de la sécurité numérique, numéro un mondial du secteur. La société est née de la fusion de la française Gemplus et de la néerlandaise Axalto en 2006.

L'entrée au CAC 40, plutôt habitué aux centenaires, d'une jeune société comme Gemalto serait une "bonne nouvelle pour la France" estimait il y a quelques semaines son PDG Olivier Piou pour qui cela signifiait également "l'arrivée de l'économie numérique" au coeur de la vie économique française.

Mais pour celui qui ne court pas après le statut de "patron du CAC 40", il faut surtout voir cette entrée dans l'indice parisien comme le signe "qu'on peut réussir en France si on se prend en main: savoir accepter le changement et quand il y a des coups durs, savoir les surmonter, réfléchir et changer".

L'entrée de Gemalto permet en tout cas au CAC 40 d'accueillir une valeur des nouvelles technologies, l'indice parisien en manquant cruellement.

L'absence d'entreprises de nouvelles technologies dans le CAC 40 constitue "un vrai problème, parce qu'on a une France avec de vieilles entreprises et ce n'est pas là qu'on fait de l'emploi" avait d'ailleurs estimé en janvier dernier Xavier Niel, le patron d'Iliad, maison-mère de l'opérateur Free.

Du fait de cette décision, le titre d'Alcatel-Lucent pourrait de son côté être sous pression dans les prochains jours, puisque de nombreux gérants pratiquent une gestion "indicielle", c'est-à-dire qu'ils achètent automatiquement l'ensemble des titres du CAC 40.

Le Conseil scientifique des indices fonde ses décisions sur deux critères majeurs, la taille du capital flottant (capital négociable en Bourse) et le nombre d'échanges enregistrés sur les titres. Il se réunit chaque trimestre lors d'une réunion tenue secrète.

Les décisions actées jeudi prendront effet à compter de la séance de Bourse du lundi 24 décembre 2012, souligne NYSE Euronext.

Au sein du Next-20, considéré comme l'anti-chambre du CAC 40, Alcatel-Lucent, Atos et Iliad vont succéder à Gemalto, Wendel et Eurotunnel.

Enfin, parmi les entrants dans le SBF 120, indice plus élargi que le CAC 40, vont entrer AB Science et Artprice.com, à la place de Dexia.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités