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Ayrault demande à Alcatel-Lucent de revoir sa copie

Jean-Marc Ayraut le 2 octobre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives] Jean-Marc Ayraut le 2 octobre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé mercredi que la France avait "retrouvé" des "marges de manoeuvre" en matière budgétaire. Il a également demandé à Alcatel-Lucent de revoir sa copie.

"Il fallait retrouver des marges de manoeuvre et nous les avons retrouvées", a-t-il affirmé sur Europe 1, soulignant que la France avait accumulé des déficits "très importants" et qu'il "fallait les réduire". "C'est une question d'indépendance", a-t-il assuré.

"Nous avons demandé des efforts aux Français, ils sont utiles", a encore déclaré M. Ayrault. Il a en particulier répété la promesse phare du président François Hollande, qui est d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année.

Le gouvernement vient de présenter un projet de budget pour l'année 2014 qui prévoit des efforts de réduction de la dépense publique, mais également une augmentation des impôts sur les entreprises et surtout sur les ménages. L'objectif de la France est de ramener en 2015 son déficit public sous la barre de 3% du Produit intérieur brut (PIB), conformément à ses engagements européens.

La semaine dernière, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), avait prédit que le taux de chômage se stabiliserait en fin d'année, sans aller jusqu'à promettre une baisse. Le Premier ministre a souligné la création de 15.000 emplois grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

"Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, cela fait presque un an que je l'ai annoncé (..), c'est la baisse du coût du travail. On parle de tout, mais on ne parle pas de ça. C'est concret, ça a permis de créer 15.000 emplois, c'est l'Insee qui le dit", a-t-il dit.

Des salariés d'Alcatel-Lucent le 8 octobre 2013 devant l'usine d'Orvault [Damien Meyer / AFP]
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Des salariés d'Alcatel-Lucent le 8 octobre 2013 devant l'usine d'Orvault
 

Jean-Marc Ayrault a également déclaré qu'il voulait une "négociation" chez Alcatel-Lucent, pour "sauver le maximum d'emplois". Alors que cet équipementier de télécommunications a annoncé mardi la suppression de 10.000 postes dans le monde dont 900 en France, le Premier ministre a déclaré sur Europe 1: "on demande qu'il y ait une négociation" dans l'entreprise "pour sauver le maximum d'emplois, le maximum de sites". "S'il n'y a pas d'accord majoritaire", le plan social ne sera pas agréé, a-t-il prévenu.

"Ce que je demande ce matin, c'est que ce projet de la direction d'Alcatel soit revu", a insisté martelé le chef de gouvernement. "On nous dit : c'est le plan de la dernière chance. Depuis la fusion Alcatel-Lucent, c'est le sixième plan. C'était toujours le plan de la dernière chance".

Comme on lui demandait pourquoi il ne réclamait pas carrément la suppression de ce plan, M. Ayrault a observé: "ce groupe qui a été très mal géré et qui est dans le secteur numérique qui en Europe connaît malheureusement une absence de règles, l’Europe ne sait pas se protéger, connaît de vraies difficultés économiques".

"Il ne s'agit pas de venir au secours" de cette entreprise, a-t-il ajouté. "Il s'agit de demander aux responsables de revoir leur plan, consolider une stratégie de redressement économique, mais en même temps que les salariés ne soient pas la seule variable d'ajustement parce que ça devient insupportable", a encore dit M. Ayrault.

Le Premier ministre a en outre annoncé la création de 1.000 postes supplémentaires au total dans le cadre de la réforme pénale présentée le même jour au conseil des ministres. Les moyens "je les donne", a déclaré le Premier ministre, réaffirmant l'objectif d'atteindre 40 dossiers par conseiller de probation et d'insertion, alors qu'une des mesures phares du projet de Christiane Taubira est la création d'une "contrainte pénale", peine.

Concernant le Front national Jean-Marc Ayrault a déclaré que ce parti "n'aime pas la France". "L'ascension (du FN) est totalement résistible, je l'espère, mais il faut d'abord traiter les problèmes des Français", a ajouté M. Ayrault, quelques jours après que le parti d'extrême droite soit arrivé en tête de la cantonale partielle de de Brignoles (Var).

 

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