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Alcatel : des salariés bloquent l'accès à leur usine

Des salariés d'Alcatel-Lucent écoutent des syndicalistes devant l'usine d'Orvault, le 9 octobre 2013 [ / AFP/Archives] Des salariés d'Alcatel-Lucent écoutent des syndicalistes devant l'usine d'Orvault, le 9 octobre 2013 [ / AFP/Archives]

Les salariés du site d'Alcatel-Lucent à Ormes, près d'Orléans, bloquaient l'accès à leur usine jeudi depuis le début de la matinée pour protester contre le projet de cession de leur établissement, a-t-on appris auprès des syndicats.

Environ 120 des 280 employés du site sont rassemblés devant les grilles, dans une zone industrielle de l'agglomération orléanaise, ne laissant entrer aucun véhicule.

Les piétons pouvaient néanmoins accéder aux locaux, mais seulement une petite vingtaine de salariés d'Alcatel se sont rendus à leur poste de travail, selon les syndicats.

Après un pique-nique à l'heure du déjeuner, l'action, menée par l'intersyndicale, devait se poursuivre jusqu'en soirée.

Les salariés reprendront le travail vendredi, mais une nouvelle assemblée générale est prévue afin de préparer la manifestation parisienne de mardi et décider de nouvelles actions dans les jours à venir, comme des opérations escargot ou de nouveaux blocus des livraisons.

Le groupe Alcatel-Lucent a annoncé mardi un plan qui prévoit la suppression de 10.000 postes nets dans le monde d'ici fin 2015, dont 900 en France.

Alcatel prévoit dans ce plan la cession des sites d'Ormes, mais aussi d'Orvault, en Loire-Atlantique et d'Eu, en Seine-Maritime.

Les 500 salariés de ce dernier site, qui avaient débrayé mercredi, ont repris le travail jeudi matin.

Toutefois, ils ont prévu de se rendre en cortège dans l'après-midi à la préfecture où une délégation doit être reçue à 16H30 par le préfet et le commissaire au redressement productif.

"Nous sollicitons les pouvoirs publics afin qu'ils interpellent le gouvernement. En effet celui-ci doit user de toute son influence pour faire revenir notre direction sur ses décisions", font valoir les représentants du personnel d'Orvault.

Les salariés de ce site craignent sa fermeture pure et simple d'ici 2015 contrairement à l'annonce de "cession" évoquée par leur direction.

A Eu, l'usine d'Alcatel devrait devenir une PME dépendant de plusieurs groupes, a-t-on appris de source syndicale.

"On sera filiale d'Alcatel et d'autres groupes mais on n'en sait pas plus", a déclaré à l'AFP Christophe Riou, délégué CFDT, relatant ce qu'avait dit mercredi aux syndicats la direction de l'usine.

"Si l'on devient une PME notre site actuel n'est pas viable et il nous faudra de nouveaux bâtiments car les locaux actuels sont trop vétustes", a-t-il ajouté.

Les autres groupes dont pourrait dépendre l'usine d'Eu ne seraient pas nécessairement du secteur des télécoms mais pourraient par exemple venir de l'aéronautique, a indiqué M. Riou, ajoutant que tout était encore très vague.

"Avec Alcatel, on aurait du travail jusqu'à fin 2015, mais après c'est l'incertitude", a indiqué pour sa part Eric Demazeux, également délégué CFDT, le syndicat majoritaire.

L'usine d'Eu, qui produit des cartes électroniques pour les installations-relais des opérateurs téléphoniques, est une des deux dernières usines d'Alcatel-Lucent en France avec celle de Calais (fibre optique sous-marine). Elle emploie 300 salariés.

Les autres sites concernés par les suppressions d'emplois sont des bureaux de recherche-développement.

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