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SAS : la baisse des salaires passe mal

Le PDG de SAS Rickard Gustafson en conférence de presse, le 8 août 2012 à l'aéroport Arlanda de Stockholm [Leif R Jansson / Scanpix/AFP/Archives] Le PDG de SAS Rickard Gustafson en conférence de presse, le 8 août 2012 à l'aéroport Arlanda de Stockholm [Leif R Jansson / Scanpix/AFP/Archives]

La compagnie aérienne scandinave SAS menait dimanche de difficiles négociations salariales avec les représentants du personnel, en vue de faire accepter une baisse des salaires censée constituer la dernière chance du groupe.

Dimanche était la date-limite décidée par la direction pour parvenir à de nouveaux accords d'entreprise qui doivent ramener les coûts salariaux "à des niveaux conformes au marché". Le salaire de base doit être abaissé jusqu'à 15% pour certains salariés.

Mais les discussions n'allaient pas aussi bien que l'aurait souhaité cette direction.

"Des négociations intensives ont eu lieu ces derniers jours. Malheureusement aucun accord n'a été atteint avec quelque syndicat que ce soit", a affirmé la compagnie dans un communiqué dimanche matin.

"Les négociations se poursuivent, et comme cela a déjà été annoncé, une solution doit être trouvée avant que le conseil d'administration de SAS ne se réunisse aujourd'hui, dimanche", a-t-elle ajouté.

Deux dirigeants ont fait part de leur pessimisme.

"Cela se passe mal", déclarait dans l'après-midi le président du groupe, Fritz Schur, à la télévision danoise DR.

"Nous avons reçu quelques propositions en vue d'une solution, mais elles ne sont pas à la hauteur des exigences que nous avons. Nous avons une marge de manoeuvre très étroite", disait à la mi-journée le directeur d'exploitation de SAS, Flemming Jensen, à une autre télévision danoise, TV2.

Le dialogue n'était pas rompu. Selon DR, les représentants des pilotes ont refait dimanche après-midi une proposition après celle refusée par la direction dans la nuit de samedi à dimanche. Et elle "correspond aux exigences de SAS à plusieurs égards", a indiqué la télévision, sans préciser ses sources.

Toujours d'après DR, la direction était prête à discuter jusqu'à minuit (23H00 GMT).

Après avoir vu échouer de multiples plans de redressement ces dernières années, SAS doit absolument satisfaire aux conditions imposées par ses actionnaires publics (Suède, Norvège et Danemark, qui détiennent 50% du capital) et ses créanciers privés.

La presse rapportait que le dépôt de bilan était sérieusement envisagé. Au point que, selon le quotidien suédois Aftonbladet, la direction a recommandé aux équipages décollant dimanche pour des destinations lointaines de s'assurer qu'ils pourraient faire le plein de kérosène pour rentrer en Scandinavie même si la compagnie se déclarait en cessation de paiements.

"Nous avons dit qu'il fallait emporter plus de carburant sur les avions qui décollent aujourd'hui" dimanche, a déclaré à l'agence de presse suédoise TT une porte-parole de la compagnie, Elisabeth Manzi.

SAS est dans une situation financière périlleuse et risque d'aligner en 2012 une cinquième année de pertes.

Le plan de restructuration présenté le 12 novembre prévoit, outre la réduction des coûts, des cessions pour 3 milliards de couronnes suédoises (près de 350 millions d'euros), la suppression de 800 postes administratifs, l'externalisation de certaines activités et une réorganisation administrative.

Au total, les effectifs du groupe doivent tomber de 15.000 aujourd'hui à 9.000 au terme du plan.

Les médias scandinaves se sont fait l'écho de l'inquiétude des clients de la compagnie, qui craignent que le vol sur lequel ils ont acheté une place soit annulé.

"Bien sûr nous avons noté qu'il y a une inquiétude (...) Ce n'est pas étonnant compte tenu de ce que nous avons annoncé. C'est une situation vraiment préoccupante", a répondu au quotidien suédois Expressen la porte-parole de SAS. Elle a nié qu'il y ait une "ruée des clients pour annuler leur réservation".

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