Le karaté est en passe de remporter un important combat. Au début du mois d'août, à quelques jours des JO de Rio, la commission exécutive du Comité international olympique doit officialiser l'entrée de la discipline aux Jeux de Tokyo en 2020 comme sports aditionnels.
Francis Didier, président de la Fédération française de karaté et disciplines associées, ne peut que s'en féliciter, lui qui sera également au Brésil pour soutenir la candidature de Paris 2024.
C'est une grande nouvelle qui attend le karaté...
Exactement. Le comité d'organisation des Jeux Olympiques doit valider, début août, l’entrée de cinq sports pour les JO de Tokyo en 2020. Il y a trois sports populaires auprès de la jeunesse, à savoir le surf, le skate board et l'escalade sportif, et deux sports traditionnels du Japon que sont le baseball et donc le karaté. Ils figureront au programme en tant que sports additionnels.
C'est-à-dire ?
Ca signifie que ces sports seront au programme seulement pour les JO de 2020. Il faudra attendre pour savoir s'ils seront aux JO de 2024, c'est seulement la première marche.
Le plus dur reste donc encore à venir pour intégrer définitivement le programme olympique...
Le chemin est encore long. En septembre 2017, à Lima, la session du CIO votera pour désigner la ville hôte pour les JO de 2024. Et elle décidera ensuite si ces cinq sports additionnels sont susceptibles d'intégrer le programme de 2024. Le choix se fera au cas par cas. Il ne faudra pas dépasser le cadre des 10 500 athlètes. Des épreuves de certaines disciplines pourraient ainsi être supprimés pour ne pas dépasser ce cadre. Mais si aucune épreuve n'est retirée, les chances de voir le karaté intégrer le programme olympique sont maigres.
Ce serait la récompense d'un travail acharné...
ça fait depuis 1998 qu'on bataille pour que le karaté puisse enfin entrer au programme olympique. Mais il faut savoir que le règlement de la Charte olympique impose un délai de sept ans pour qu’un nouveau sport soit inclus au programme olympique. Ce qui est loin de faciliter les choses.
Qu'est ce que ça apporterait au karaté de devenir olympique ?
Une certaine reconnaissance qui lui fait défaut actuellement. Surtout une reconnaissance médiatique. ça permettrait d'avoir un grand coup de projecteur sur ce sport et d'être pris un peu plus en considération. Le karaté changerait de dimension en devenant olympique.
La France aurait de grandes chances de s'illustrer si la karaté devenait une discipline olympique...
A la Fédération, on recense près de 253 000 licenciés et on fait partie des meilleures nations au monde. Au mois de mai dernier à Montpellier, aux Championnats d'Europe, la France a notamment terminé en tête du tableau des médailles avec six titres, dont quatre en individuel. On finit régulièrement dans les premières places à chaque grande compétition.
Vous serez également à Rio pour soutenir la candidature de Paris 2024...
Je suis membre du conseil d'administration du comité de candidature. Il est important d'aller à Rio pour faire du lobbying et vanter les mérites de Paris. Il va falloir convaincre au moins la moitié des 115 votants. Surtout que si Paris est désignée comme ville hôte pour 2024, le karaté aura de fortes chances d’être retenu.
Quel est l'adversaire le plus dangereux pour Paris ?
Tout dépend de ce compte faire Rome. Car la nouvelle maire, Virginia Raggi, a indiqué qu'elle n'était pas forcément favorable à l'organisation des JO. La capitale italienne pourrait décider de se retirer. Dans ce cas, le candidat le plus sérieux serait Los Angeles, qui a déjà organisé les Jeux en 1984. Mais quand les Américains veulent quelque chose, généralement ils l'ont.
Etes-vous confiants malgré tout ?
Oui car il y a un vraiment un élan derrière la candidature de Paris. Tous les mouvements politiques, peu importe leur bords, ont apporté leur soutien à l'organisation de JO 2024 dans la capitale française et il y a un véritable esprit de solidarité du sport français derrière cette candidature. Paris a montré une belle image et elle a tous les atouts pour accueillir ces JO.