Tom Cruise incarne dans Valkyrie (Bryan Singer, 2009) le colonel Claus von Stauffenberg, un des officiers allemands qui tentèrent d’assassiner Hitler en 1944. Un rôle qui a fait couler beaucoup d’encre lors du tournage, mais que le sérieux des reconstitutions a crédibilisé.
Archive – Article publié le mercredi 28 janvier 2009
Comment définiriez-vous ce film, où le suspense et les reconstitutions historiques coexistent ?
Tom Cruise: Je le définirais comme un thriller historique. C’est l’histoire de quelques résistants au régime hitlérien, qui font partie du haut-commandement. Mais le film en lui-même est avant tout un thriller. C’est un cocktail réussi entre reconstitution et dramaturgie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le rôle de Claus von Stauffenberg, l’homme qui a tenté d’assassiner Hitler ?
T. C. : Quand j’ai commencé le script, je n’ai pas pu m’arrêter, et je l’ai lu d’une seule traite. Il est passionnant, parce que fondé sur des faits réels, et le suspense vous prend à la gorge. Même si vous connaissez l’issue fatale de l’histoire, vous avez envie de savoir si cela a quand même marché.
C’est le courage de cet homme qui vous a fasciné?
T. C. : Oui, avant tout. Quand je vois ce que risquent cet homme et sa famille, si son entreprise échoue... Il était très courageux, mais surtout très intègre. C’était aussi quelqu’un, je pense, d’insensible à la pression, qui savait garder son calme dans les situations difficiles. Mais il ne pouvait s’empêcher de voir quel poison représentait le national-socialisme, le régime d’Hitler. Il a pris conscience de ce que risquait de devenir son pays, son image dans le monde, si rien n’était fait pour stopper Hitler.
Vidéo : Bande-annonce de Valkyrie
Ce héros a-t-il conscience de ce qu’il est prêt à réaliser ?
T. C. : Il ne se voit pas comme un héros, mais comme quelqu’un qui sait ce qu’il doit faire, quels sont sa place et son rôle dans cette grande histoire. Il connaît parfaitement, de l’intérieur, les atrocités commises par le régime nazi. Sachant cela, il veut y mettre fin, avec son intelligence, et sa volonté d’agir. C’est quelqu’un qui passe à l’action.
Certaines scènes ont été tournées sur les lieux historiques. Est-ce impressionnant de «recréer» l’histoire ?
T. C. : Impressionnant, voire très spécial ! J’ai du mal à trouver le mot juste qui puisse définir quelle sensation vous saisit lorsque vous vous remémorez ce qui s’est passé, au même endroit, il y a plus de 60 ans. Un sentiment très intense, un peu effrayant même, comme au Bendlerblock, l’endroit où les résistants ont été fusillés.
Comme de porter l’uniforme ?
T. C. : Dérangeant, sûrement, mais cela a changé d’un seul coup mon point de vue sur Stauffenberg. Je suis littéralement entré dans le personnage.
Le film colle à l’histoire vraie. Est-ce tout de même un spectacle ?
T. C. : Trois mots pour définir ce film : suspense, dynamisme, angoisse. Et c’est un grand spectacle, à l’image du casting de qualité, des véhicules militaires très présents, de l’action. Mais surtout, il y a dans ce film l’un des hommes les plus mauvais de l’histoire de l’humanité.
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