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Forest Whitaker, sous tous les angles

Forest Whitaker en 2009[CC/Вени Марковски]

Doté d’un physique imposant, Forest Whitaker sait se renouveler sans jamais perdre son insaisissable charme.

 

Archive – article publié le mercredi 19 mars 2008

 

Quel que soit le personnage, l’acteur s’impose un important travail de préparation. Pour Bird, film retraçant la vie de Charlie Parker réalisé par Clint Eastwood en 1988, Forest Whitaker s’est intéressé à la manière de vivre du musicien : « J’ai vécu seul dans un loft à Los Angeles, sans dormir, en sortant la nuit, pour trouver ce sentiment d’étrangeté qui habitait Charlie Parker » a-t-il déclaré à Direct Matin. Ce désir de plonger au cœur de la psychologie des personnages le suit partout et d’autant plus sur des projets qui lui tiennent à cœur. Ainsi, lorsque le comédien a dû interpréter Idi Amin Dada, dictateur sanguinaire ougandais, il a appliqué la même méthode et a rencontré victimes et proches d’Amin Dada. Au Texas, il a appris le swahili, la langue parlée en Ouganda, et a intégré l’accent, la manière d’être, jusqu’aux terribles sautes d’humeur du dictateur. « Forest est un “method actor”. Pour devenir Amin, il devait trouver un moyen de l’aimer mais aussi de le comprendre », indiquait alors Kevin McDonald, le réalisateur du Dernier roi d’Ecosse.

 

Vidéo : Bande-annonce de Bird (Clint Eastood, 1988)

 

 

Du Texas à Hollywood

« Quand j’étais jeune, je vivais à Los Angeles. Lorsque j’ai déménagé pour le quartier de Hollywood, j’étais persuadé d’être en vacances, que cela n’allait pas durer » déclare l’acteur, souriant. Né dans le Texas en 1961, le jeune garçon passe son temps à s’exercer sur le terrain de football de son lycée, ce qui lui vaut de recevoir une bourse. Avec cette dernière, le jeune homme – qui dit avoir prix conscience de sa vocation d’acteur grâce à l’interprétation de Robert de Niro dans Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976) – va pouvoir recevoir une formation en art dramatique à Berkeley après avoir appris la musique et plus particulièrement le chant à l’université de Caroline du Sud (USC). « Je ne pouvais pas m’imaginer devenir acteur, c’était un univers vraiment éloigné de moi. C’est lorsque j’ai été accepté au Kodak Theater (un célèbre théâtre sur Hollywood Boulevard, ndlr) que les choses me sont réellement venues ».

 

Vidéo : Forest Whitaker dans La Couleur de l’argent (Martin Scorsese, 1986)

 

 

Débutant sa carrière dans les années 1980 par de petits rôles dans des séries à succès, comme Arnold et Willy ou L’homme qui tombe à pic, ce n’est qu’en 1986 que le comédien se fait remarquer grâce à La couleur de l’argent (Martin Scorsese, 1986). Il s’est vu mondialement consacré il y a vingt ans grâce à son interprétation du musicien de jazz Charlie Parker dans Bird, de Clint Eastwood. « Bird est le film qui a transformé ma carrière. J’étais jeune, quelqu’un a cru en moi, et m’a aidé par là même à moins douter de moi », déclarait l’acteur en février 2008. Présenté au Festival de Cannes, Forrest Whitaker remporte, à 27 ans, le prix de la meilleur interprétation masculine. Et le comédien n’en reste pas là. « Je regarde aujourd’hui ce qui se fait dans le monde entier. Jean-Pierre Jeunet, Alejandro Amenábar, les frères Coen ou le cinéma de Paul Greengrass m’intéressent beaucoup » déclare Forest Whitaker.

 

Vidéo : Bande-annonce du Dernier roi d’Écosse (Kevin McDonald, 2006)

 

 

Une reconnaissance internationale

Si l’homme se fait discret et privilégie le travail à la course aux cérémonies, il n’est pas pour autant exclu de la reconnaissance de ses pairs. Fort d’une vingtaine de récompenses liées à ses rôles télévisés et cinématographiques, Forest Whitaker est l’un des acteurs-réalisateurs-producteurs les plus réputés d’Hollywood. En 1999, Ghost Dog, la voie du samouraï de Jim Jarmusch, dans lequel il interprétait le rôle-titre, était présenté une nouvelle fois sur la Croisette, au Festival de Toronto et nommé à l’Independent Spirit Award du meilleur film. Il confirmait ensuite son talent auprès de deux grands réalisateurs, avec Panic Room (David Fincher, 2002) et Mary (Abel Ferrara, 2005).

 

Vidéo : Forest Whitaker dans Ghost Dog (Jim Jarmusch, 1999)

 

 

Mais c’est l’année 2007 qui a marqué à jamais la carrière et la vie du comédien, qui a raflé toutes les plus grandes récompenses du septième art, avec l’oscar du meilleur acteur ainsi que le Golden Globe, le Screen Actors Guild Award et le BAFTA Award du meilleur acteur pour son interprétation du dictateur ougandais dans Le dernier roi d’Ecosse. Par ailleurs, en plus de nombreux prix pour des fictions télévisées, ce sont ses prestations dans des séries comme The Shield ou Urgences qui sont saluées dans le monde entier.

Forest Whitaker est en outre passé de l’autre côté de la caméra pour le téléfilm Strapped (1993) qui lui a valu le prix du meilleur jeune réalisateur au Festival de Toronto et a pu diriger Sandra Bullock et Whitney Houston dans des comédies dramatiques plus légères. Il dirige et produit également Michael Keaton dans Les étoiles plein les yeux (2005). L’homme sait profiter de son succès et monte Spirit Dance Entertainment, sa propre compagnie de production de films et de musiques, ces dernières lui valant quelque 14 nominations aux Grammy Awards

En 2008, un an après avoir reçu son oscar pour Le Dernier roi d’Écosse, il joue dans Angles d’attaque. Selon Mathieu Carratier, journaliste pour le magazine Première, « Angles d’attaque se veut un film de réflexion sur le contexte mondial actuel mais c’est tout de même l’action qui y prime. Alors qu’on lui a remis l’oscar du meilleur acteur, Forest Whitaker accepte de jouer le rôle d’un simple touriste. Il aurait pu demander plus! Mais, même avec ce rôle à l’apparence très simple, il apporte quelque chose au film, en l’occurrence une certaine bienveillance et une douceur ».

 

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