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Jean Ferrat, le révolté magnifique

Jean Ferrat dans les années 1960[Capture d'écran Youtube]

Le chanteur Jean Ferrat est mort le samedi 13 mars 2010 à l’âge de 79 ans. Retiré en Ardèche, il avait marqué son époque par la poésie de ses textes et un engagement politique profond.

 

Archive – article publié le lundi 15 mars 2010

 

Il s’est éteint auprès des châtaigniers, et de ces petites gens qu’il aimait tant. Retiré pendant près de cinquante ans dans les collines ardéchoises d’Antraigues-sur-Volane, le chanteur Jean Ferrat est décédé d’un cancer, à l’hôpital d’Aubenas, à l’âge de 79 ans. Géant de la chanson française, à l’instar de Georges Brassens, Jacques Brel ou Léo Ferré, sa popularité ne s’est jamais démentie.

Ses valeurs, Jean Ferrat les a puisées dans une enfance difficile, marquée par la barbarie nazie. Né Jean Tenenbaum, il n’est âgé que de 11 ans lorsque son père, juif russe émigré, est déporté et meurt à Auschwitz. Les militants communistes qui sauvent le jeune garçon marquent alors durablement sa pensée. Il leur rendra hommage à sa façon, tout au long de sa riche carrière.

 

Vidéo : « Ma France » (1969)

 

 

 Louis Aragon, le poète admiré

Dans nombre de ses deux cents chansons, il n’a jamais cessé de défendre la cause des plus humbles et des révoltés. Son admiration pour Louis Aragon, dont il a adapté plusieurs poèmes en chanson, en découle. Mais contrairement à lui, il n’a jamais adhéré au PCF, revendiquant son indépendance. Jusqu’à prendre ses distances avec le régime soviétique et les dérives du stalinisme, à la fin des années 1970.

 

La «même vie que les villageois»

Quelques heures après l’annonce de son décès, le plus touchant des hommages est venu des habitants d’Antraigues, compagnons de ses dernières années. Soulignant la modestie d’«un homme comme les autres», le maire, Michel Desenti, a expliqué que le chanteur «voulait vivre la même vie que chacun des villageois, et pas une vie de vedette».

 

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L’artiste en cinq chansons

« La montagne » (1964) : son plus grand succès populaire. Cette chanson lui a été inspirée par l’Ardèche, sa région d’adoption.

 

 

« Potemkine » (1965) : interdite d’antenne, cette chanson salue la révolte des célèbres mutins.

 

 

« Aimer à perdre la raison » (1971) : le texte est celui d’un poème de Louis Aragon, que Ferrat admirera tout au long de sa carrière.

 

 

« La femme est l’avenir de l’homme » (1975) : autre époque, autre combat, celui du féminisme en plein essor.

 

 

« Le bilan » (1980) : une critique acerbe des dérives du stalinisme, et de ses relations avec le PCF.

 

 

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