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Joann Sfar : « Je pense qu’il peut y avoir une poétique de l’absence de Dieu »

Joann Sfar[Capture d'écran Youtube]

Le prolifique auteur du «Chat du rabbin» a publié en 2009 le premier tome de L’Ancien temps, une série dans univers inédit à la croisée des genres et où se croisent heroic fantasy, récits religieux et contes de fées. Dans un monde où l’eau coule à l’envers, un jeune sourcier, aidé d’un serpent bavard, part à travers la forêt à la recherche de sa bien-aimée qui l’a délaissé. Rencontre.

 

Archive – article publié le vendredi 13 novembre 2009

 

Vous initiez un nouvel univers. D’où vous vient votre inspiration ?

Joann Sfar : Lorsque je réalisais Gainsbourg, vie héroïque, je ne parvenais pas à dormir la nuit, alors je dessinais. Très vite est apparu naturellement ce petit personnage dans un univers à la croisée de Harry Potter, Bilbo le Hobbit et Tristan et Yseult. Ayant habité à Nice, je suis plus proche de la culture italienne et de sa Renaissance, d’où ce monde inspiré tout autant par Botticelli.

 

A qui s’adresse cette histoire ?

J. S. : Les adultes lisent pour se distraire, à la différence des enfants qui lisent pour se construire. C’est donc un récit pour adultes lisibles par les enfants. Si on laisse de côté le cynisme, on s’aperçoit qu’on a un rapport à la question amoureuse très enfantin. On est pétri de contes de fées, mais la réalité est souvent plus dure, c’est ce que j’ai voulu montrer à travers cette histoire toute simple.

 

Vidéo : Interview de Joann Sfar

 

 

Est-ce un anti-conte de fées?

J. S. : Les contes de fées classiques ont leurs limites, je pense que sur les mêmes thèmes on peut inventer des contes de fées plus modernes. Généralement, le héros hésite entre le bien et le mal. Ici, il hésite entre plusieurs courants de pensée. On grandit aujourd’hui dans une logique républicaine mais, d’un autre côté, la pensée religieuse a la vie dure. On peut ressentir une certaine solitude face à ces questions. Ce livre est aussi une remise en cause du monothéisme qui passe ici par un éloge du paganisme. Je pense qu’il peut y avoir une poétique, une mystique de l’absence de Dieu.

 

Plus que vos «Carnets de voyage», ce genre d’histoire est finalement très intime...

J. S. : Je suis très universaliste. Je pense que certaines questions comme l’amour, le bonheur, la mort, le désir d’enfant nous concernent tous de la même manière. En ce sens, cette BD est intime, car je me pose les mêmes questions que tout le monde.

 

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