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Comment les athlètes échappent-ils aux contrôles antidopage ?

Les athlètes réussissent parfois à échapper aux contrôles anti-dopage en consommant des substances légèrement modifiées, qui ne sont pas testées par les laboratoires.[ Crédit PASCAL GUYOT / AFP ]

Les scandales de dopage lors des grandes compétitions sportives ne datent pas d'hier. Depuis Ben Johnson aux JO 1988, contrôlé positif au stanozolol (un stéroïde anabolisant) alors qu'il venait de battre le record du monde sur 100m, les autorités antidopage ont mis au point une panoplie de tests pour contrôler les sportifs.

Mais ces contrôles peuvent s'avérer compliqués à réaliser. La difficulté réside dans le fait qu'il n'existe pas un examen unique qui permette de tester toutes les substances interdites. Chaque drogue doit être contrôlée par un test unique. «Un contrôle spécifique et standardisé a été élaboré pour chaque type de substance puisque chaque drogue laisse une trace qui lui est propre dans le sang», explique Rhonda Orr, professeur en sciences du sport à l'Université de Sydney (Australie).

Des substances qui échappent aux contrôles

Comme les laboratoires ne testent que des drogues recensées, les athlètes peuvent passer entre les mailles du filet en prenant des substances légèrement modifiées, qui ne seront pas détectées lors du contrôle. «Un bon chimiste bien entraîné peut facilement adapter la molécule pour qu'elle ne soit pas détectée», déchiffre Tom Hildebrandt, le directeur du programme anti-dopage du Mount Sinai Health System à New York.

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Les athlètes dopés et leurs soutiens seraient donc toujours à la recherche de nouvelles stratégies et types de drogues susceptibles de les aider à échapper aux contrôles. D'après Rhonda Orr, ce développement constant de nouvelles substances conduirait à ce qu'elle appelle une «course aux armements de dopage».

Un deuxième échantillon en guise de garantie

Le seul moyen pour que les laboratoires puissent faire face à ces évolutions des substances consiste à garder un deuxième échantillon de sang après avoir testé les sportifs. Ainsi, les instances antidopage pourront tester à nouveau l'athlète prélevé lorsqu'elles auront développé de nouveaux tests pour de nouvelles substances.

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Ce contrôle rétroactif peut aussi dissuader les sportifs de se doper puisque ceux-ci peuvent se voir retirer leurs médailles gagnées dans des compétitions passées. «C'est un bon moyen de rendre les gens honnêtes», commente Tim Hidelbrandt.

La solution la plus efficace pour les autorités antidopage consisterait à développer un test unique, qui permettrait de détester toutes les substances interdites à la fois. Mais pour Tom Hildebrant, les scientifiques n'en sont pas encore là, «compte tenu du nombre de substances dopantes qui existe».

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