Phénomène déjà connu aux Etats-Unis, le «swatting» touche également des streamers français. Dernier en date, Corentin Chevrey, alias RocKy (404.000 abonnés sur Twitch), a été victime de ces canulars qui peuvent engendrer de lourdes peines pour leurs instigateurs.
Il était 4h30 du matin lorsque la police a débarqué au domicile de Corentin Chevrey le 11 janvier dernier. Plus connu sous le nom de RocKy sur Twitch, où les fans de Fifa le regardent presque quotidiennement, ce jeune homme de 24 ans a été victime d'un canular qui a bouleversé sa vie.
Dix membres des forces de l'ordre ont pénétré de force chez lui, armes à feu en main, après qu'une personne se faisant passer pour ce gamer professionnel a appelé la police en expliquant qu'«il avait égorgé sa copine». Un canular de très mauvais goût qui a eu également des conséquences pour sa famille, puisque la police est également intervenue en force au domicile de son père, a affirmé Corentin Chevrey.
4h30 du matin et je viens de me faire SWAT.
10 personnes qui débarquent avec bouclier et fusil d’assaut chez moi parce que quelqu’un a appelé en se faisant passer pour moi en disant que j’ai égorgé ma copine, que je suis armé et prêt à tirer sur tous le monde
C’est drôle genre ?— Corentin Chevrey (@Vitality_RocKy) January 11, 2023
Le jeune gamer a en réalité été victime d'un «swatting». L'expression consacrée pour décrire ce qui a déjà touché de nombreuses stars des réseaux sociaux et des plates-formes de streaming aux Etats-Unis. Dans les faits, le «swatting» dérive de l'acronyme S.W.A.T qui désigne les forces d'interventions spéciales des services de police au Etats-Unis.
Certaines personnes malintentionnées vont alors passer des appels pour faire intervenir ces équipes en faisant croire à la police qu'un crime est en train de se dérouler chez le streamer. Surtout, la situation décrite pas les auteurs de ces canulars est souvent considérée comme suffisamment grave et urgente pour que les forces de police y répondent par une intervention musclée et souvent spectaculaire. C'est pourquoi les personnalités victimes de swatting se trouvent sur les plates-formes de streaming pour que les auteurs de l'appel puissent regarder en direct l'assaut mené chez elles.
Deux ans de prison et 30.000 euros d'amende
En 2019, le streamer Purpledjo, de son vrai nom Jonathan Chastaing et domicilié dans le Cantal, avait lui aussi été victime de ces actes malveillants. Mais aux Etats-Unis le phénomène est plus ancien. En 2013, la star Chris Brown avait été victime de swatting, tout comme Ashton Kutcher ou encore Miley Cyrus. En France, la première victime de ce phénomène remonterait à 2015, puisque l'arrestation du streamer Bibix avait été regardée en direct par des spectateurs de sa chaîne Twitch, alors qu'il était en train de jouer aux jeux vidéo.
Ces canulars donnent lieu généralement à des enquêtes puisque l'abus de numéros d'urgence est puni par la loi. La police rappelle aux auteurs de fausses alertes qu'il s'agit d'un délit dont les peines peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.